mercredi, décembre 4, 2024
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Françafrique : A quand la fin du système mafieux ?

Françafrique : A quand la fin du système mafieux ?
perdure au point de nous interroger : à quand donc la fin de ce système mafieux ? 
Pour pérenniser la Françafrique dans les colonies françaises d’Afrique noire devenues indépendantes en 1960,le Général de Gaulle va pouvoir compter sur des personnages-clé qui sont entre autres, Jacques Foccart, nommé secrétaire général de l’Elysée pour les affaires africaines et un certain Félix Houphouët-Boigny, devenu président de la République de Côte d’Ivoire en 1960.C’est d’ailleurs lui qui a inventé le mot Françafrique en 1955,pour désigner les excellentes relations des 14 colonies du continent noir avec la puissance colonisatrice. Malgré les indépendances de 1960, la France a toujours gardé un lien paternel avec ses anciennes colonies. Avec la mainmise sur les richesses minières, énergétiques en particulier le pétrole de ces colonies qui étaient le pré-carré de la France durant la guerre froide.  
En échange, le Général de Gaulle avait le droit de faire ou de défaire les présidents de ses anciennes colonide les. Jacques Foccart était le bras séculier du Général de Gaulle en Afrique noire, ce qui faisait de lui l’ami personnel des chefs d’Etat africains. Avec Jacques Foccart les règles de la démocratie sont foulées aux pieds dans les pays africains. Faisant la pluie et le beau temps, il assurait la longévité politique aux dirigeants africains pourvoyeurs de fonds à la France. Grâce à des accords militaires fantoches, ces derniers pouvaient se maintenir au pouvoir malgré les résultats des urnes. Et même après la mort du Général de Gaulle la Françafrique résiste encore à l’épreuve du temps. Pour preuve l’analyse d’un récent documentaire montre bien que la scène a changé entre la Françafrique des De Gaulle et Pompidou des années 60-74 et celle des successeurs, surtout rongée par l’argent du pétrole africain. De même on a pensé que la chute du mur de Berlin et la disparition de l’URSS, en 1989, allait faire évoluer la donne mondiale. Malgré l’arrivée des pays émergents sur le marché africain, la France continue toujours d’exploiter son pré-carré.  

Françafrique : A quand la fin du système mafieux ?
Sur le continent noir se multiplient les scandales : l’affaire Elf, les abus de biens sociaux, la corruption et l’enrichissement illicite au détriment des populations locales qui ne trouvent pas leur compte. Si bien que la misère ne cesse de gagner du terrain. Comme au début des indépendances des colonies françaises d’Afrique noire en 1960, le système se complexifie entre dictateurs africains et chefs de l’Etat français par l’intermédiaire des hommes de main au service de la République française. Qui ne se souvient de la sortie médiatique du sulfureux avocat d’affaires, Albert Bourgi. ‘’ Fils spirituel’’ de Jacques Foccart dont il revendique l’héritage, Albert Bourgi a tout sauf d’un homme de l’ombre. Balançant à tort ou à raison le ‘’père’’ Bongo, Wade, Gbagbo… et certains dirigeants français sauf Nicolas Sarkozy. Un remords certes tardif, qui contraste entre le poids économique plutôt faible des échanges entre les colonies françaises d’Afrique noire et la France et le poids politique de la nébuleuse Françafrique.
Pour les Africains le continent noir n’a pas besoin d’aide au développement, ni d’assistance, ni de programmes alimentaires qui puent la corruption mais plutôt de courage politique pour la mise en place d’institutions fortes et d’Etats capables de défendre l’intérêt général des populations. Les propos de Cheick Modibo Diarra, Président de Microsoft Africa dans Les Echos des 8 et 9 juillet 2011 indiquent clairement la position de nombreux Africains :

Françafrique : A quand la fin du système mafieux ?
L’Afrique souffre d’une absence totale de l’Etat… La croissance doit être propre et transparente, avoir un vrai contenu social : aujourd’hui, 25% des ressources de l’Afrique sont détournées par la corruption… Je pense que la communauté internationale, plutôt que de dépenser de l’argent pour la reconstruction de pays dévastés par des conflits électoraux, comme la Côte d’Ivoire, devrait financer en amont l’organisation d’élections transparentes.
Elle a un droit d’ingérence pour que la Constitution et les règles du jeu soient appliquées. C’est à ce prix qu’on verra l’émergence d’une nouvelle génération de leaders en Afrique… » 
Des propos qui correspondent à la déclaration du président Barack Obama à l’Afrique. Le président américain avait indiqué combien il était important  pour les pays africains de se doter d’institutions fortes et non d’hommes forts. D’où le sens de l’intervention de l’ONU dans des pays comme la Côte d’Ivoire ou la Libye pour rétablir la démocratie. Vu que ces peuples aspirent à un changement par les élections et des réformes démocratiques. Une vieille sagesse populaire dit : «  Chassez le naturel, il revient au galop. » En 1960, les 14 colonies françaises d’Afrique noire deviennent indépendantes. Le Général de Gaulle confie à son homme de main Jacques Foccart la mise en place d’un système appelé la Françafrique. Il vise à garder, par les moyens légaux et illégaux, le contrôle des anciennes colonies. Plus de 50 ans après le système existe toujours. 
 Et pourtant, Nicolas Sarkozy avait hâte d’en finir avec la Françafrique dès son arrivée au pouvoir en 2007. Depuis là beaucoup d’eau a coulé. Comme le témoigne Albert Bourgi, des mallettes d’argent venant des anciennes colonies françaises d’Afrique noire circulent toujours sous le manteau. Au bénéfice bien sûr des dirigeants politiques  français (gauche /droite). Cet argent sert à financer les campagnes présidentielles quitte à fermer les yeux sur sa provenance. En toute impunité, les heureux donateurs africains peuvent ainsi se constituer un immense patrimoine immobilier et mobilier, un parc automobile impressionnant dans l’Hexagone. Pendant ce temps, le peuple est dans la misère totale. Pas d’écoles, d’hôpitaux, de routes, etc. Revenue au galop la Françafrique  connaît une continuité flagrante. Le système a depuis changé révélant les dessous de cette nébuleuse. Au début c’était la ‘’Raison d’Etat’’ où Paris faisait et défaisait les régimes en Afrique, aujourd’hui on est passé à l’‘’ Argent roi’’ qui ferme les yeux de Paris sur la provenance de la fortune des dictateurs. Enfin, l’Afrique pourra-t-elle s’affranchir de la tutelle de la France. D’où la question : « A quand la fin de la Françafrique ? »
 
Faustin Dali   
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