La Commission réconciliation chargée de panser les plaies de la crise post-électorale du début 2011 en Côte d’Ivoire, qui a fait au moins 3.000 morts, a été installée mercredi pour faire primer le pardon sur la guerre. Présidée par l’ex-Premier ministre Charles Konan Banny, la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR) a été intronisée par le chef d’Etat Alassane Ouattara lors d’une cérémonie empreinte d’émotion dans la capitale politique Yamoussoukro, fondée par le "père de la Nation" Félix Houphouët-Boigny.
"Désarmons aujourd’hui nos haines, faute de quoi nous nous acheminons à grands pas vers une guerre de 100 ans", a averti M. Banny.
"La réconciliation est la seule issue à l’impasse dans laquelle nous nous sommes enfermés", a-t-il tranché, prévenant que la commission n’a pas le "pouvoir d’amnistie et d’absolution".
"La priorité sera donnée à la justice et au processus de guérison par le pardon", a assuré en écho le président Ouattara, promettant "réparation" aux victimes.
"Considérons le processus de réconciliation comme une thérapie nationale", a-t-il exhorté d’un ton grave.
Charles Konan Banny était accompagné des autres membres de la CDVR, excepté la star du foot Didier Drogba. L’ancien président du Ghana voisin John Kufuor était également présent.
Deux ans: c’est le délai imparti à la CDVR pour en finir avec une décennie de tourmente qui a fait sombrer cette ex-colonie française longtemps enviée.
Ces années de coups d’Etat, de violences politiques et parfois ethnico-religieuses ont culminé avec la crise post-électorale de décembre 2010-avril 2011.
Née du refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite au scrutin du 28 novembre, la crise s’est conclue par deux semaines de guerre et a fait au moins 3.000 morts.
Le mystère n’a toutefois pas été entièrement levé sur le mode de fonctionnement de la commission, ni sur la période qu’elle examinera. Le chef de l’Etat a quant à lui explicitement fait référence à 1999 et au premier coup d’Etat de l’histoire du pays.
Aucune figure du camp Ouattara inquiétée
Les proches du chef d’Etat déchu ont préféré demander à l’ONU la création d’une "commission internationale d’enquête" remontant jusqu’à septembre 2002 et au putsch manqué de la rébellion qui s’est rangée fin 2010 derrière M. Ouattara.
Les pro-Gbagbo sont d’autant plus réticents devant les appels répétés à la réconciliation que des dizaines de personnalités du régime vaincu par les ex-rebelles soutenus par la France et l’ONU, dont l’ancien chef d’Etat et son épouse Simone, sont détenues et inculpées pour "crimes économiques" ou "atteinte à la sûreté de l’Etat".
Dans le même temps, aucune figure du camp Ouattara n’a été inquiétée alors que, de l’avis même de l’ONU, des crimes contre l’humanité et crimes de guerre ont été commis par les deux camps, spécialement dans l’Ouest où la situation demeure tendue.
La CDVR devra donc trouver sa place à côté de la machine judiciaire ivoirienne et d’une possible enquête de la Cour pénale internationale (CPI).
Appelant à la mise en oeuvre "sans délai" des engagements en faveur de la réconciliation, la France a demandé "toute la lumière" sur les violations des droits de l’Homme.
En attendant, se jugeant marginalisé, le parti de M. Gbagbo, le Front populaire ivoirien (FPI), fait planer la menace d’un boycott des législatives, qui serait un coup dur pour la réconciliation.
Juste avant l’installation de la CDVR, ces élections, censées contribuer aussi à la normalisation, ont été officiellement fixées au 11 décembre. Des sources proches du dossier estiment cependant plausible un report à début 2012 en raison des retards pris dans les préparatifs.
"Désarmons aujourd’hui nos haines, faute de quoi nous nous acheminons à grands pas vers une guerre de 100 ans", a averti M. Banny.
"La réconciliation est la seule issue à l’impasse dans laquelle nous nous sommes enfermés", a-t-il tranché, prévenant que la commission n’a pas le "pouvoir d’amnistie et d’absolution".
"La priorité sera donnée à la justice et au processus de guérison par le pardon", a assuré en écho le président Ouattara, promettant "réparation" aux victimes.
"Considérons le processus de réconciliation comme une thérapie nationale", a-t-il exhorté d’un ton grave.
Charles Konan Banny était accompagné des autres membres de la CDVR, excepté la star du foot Didier Drogba. L’ancien président du Ghana voisin John Kufuor était également présent.
Deux ans: c’est le délai imparti à la CDVR pour en finir avec une décennie de tourmente qui a fait sombrer cette ex-colonie française longtemps enviée.
Ces années de coups d’Etat, de violences politiques et parfois ethnico-religieuses ont culminé avec la crise post-électorale de décembre 2010-avril 2011.
Née du refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite au scrutin du 28 novembre, la crise s’est conclue par deux semaines de guerre et a fait au moins 3.000 morts.
Le mystère n’a toutefois pas été entièrement levé sur le mode de fonctionnement de la commission, ni sur la période qu’elle examinera. Le chef de l’Etat a quant à lui explicitement fait référence à 1999 et au premier coup d’Etat de l’histoire du pays.
Aucune figure du camp Ouattara inquiétée
Les proches du chef d’Etat déchu ont préféré demander à l’ONU la création d’une "commission internationale d’enquête" remontant jusqu’à septembre 2002 et au putsch manqué de la rébellion qui s’est rangée fin 2010 derrière M. Ouattara.
Les pro-Gbagbo sont d’autant plus réticents devant les appels répétés à la réconciliation que des dizaines de personnalités du régime vaincu par les ex-rebelles soutenus par la France et l’ONU, dont l’ancien chef d’Etat et son épouse Simone, sont détenues et inculpées pour "crimes économiques" ou "atteinte à la sûreté de l’Etat".
Dans le même temps, aucune figure du camp Ouattara n’a été inquiétée alors que, de l’avis même de l’ONU, des crimes contre l’humanité et crimes de guerre ont été commis par les deux camps, spécialement dans l’Ouest où la situation demeure tendue.
La CDVR devra donc trouver sa place à côté de la machine judiciaire ivoirienne et d’une possible enquête de la Cour pénale internationale (CPI).
Appelant à la mise en oeuvre "sans délai" des engagements en faveur de la réconciliation, la France a demandé "toute la lumière" sur les violations des droits de l’Homme.
En attendant, se jugeant marginalisé, le parti de M. Gbagbo, le Front populaire ivoirien (FPI), fait planer la menace d’un boycott des législatives, qui serait un coup dur pour la réconciliation.
Juste avant l’installation de la CDVR, ces élections, censées contribuer aussi à la normalisation, ont été officiellement fixées au 11 décembre. Des sources proches du dossier estiment cependant plausible un report à début 2012 en raison des retards pris dans les préparatifs.
DIASPORAS–AFP