C’est pour son action en ce domaine que la militante s’était vue attribuer le prix Nobel de la paix en 2004. Elle était alors devenu la première femme africaine à recevoir cette récompense.
Son mouvement vise à promouvoir la biodiversité tout en créant des emplois pour les femmes et en valorisant leur image dans la société, et revendique avoir planté 47 millions d’arbres sur le continent.
Les marques de respect se sont multipliées lundi, à l’annonce du décès de Wangari Maathai.
"Alors que d’autres usent de leur pouvoir et de leur force vitale pour endommager, dégrader l’environnement et en retirer un profit à court terme, elle a utilisé (ses capacités) pour leur faire obstacle, mobiliser les populations et défendre la préservation de l’environnement et le développement durable plutôt que (sa) destruction", a-t-il poursuivit.
Le président kényan, Mwai Kibaki, a déploré la perte d’une "icône internationale, qui laisse une marque indélébile dans le monde de la protection de l’environnement".
Wangari Maathai était une "voix puissante en faveur d’un environnement partagé et harmonieux" qui "manquera au monde", a encore estimé le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé.
Wangari Maathai avait collectionné les honneurs depuis son Prix Nobel de la paix. En 2009 encore, elle avait été nommée messagère de la paix pour l’ONU.
Mais elle était restée également très populaire auprès des Kényans ordinaires, qui commentaient d’abondance lundi dans la rue ou dans les transports publics sa disparition, unanimement ressentie comme "une triste nouvelle".
Première lauréate d’un doctorat en Afrique centrale et de l’Est, diplômée de biologie aux Etats-Unis grâce à une bourse, Wangari Maathai avait été également à la pointe du combat contre l’autoritarisme du régime de l’ancien président Daniel Arap Moi dans les années 80 et 90, ce qui lui avait valu plusieurs passages à tabac et incarcérations.
Après l’avènement du multipartisme, et l’espoir populaire soulevé par l’élection de Mwai Kibaki en 2002, elle avait été secrétaire d’Etat à l’environnement de 2003 à 2005, mais avait tiré un bilan plutôt amer de cette expérience du pouvoir.
Elle avait depuis élargi au delà du Kenya son combat pour l’environnement et les droits humains. Elle avait été nommée en 2005 ambassadrice pour la sauvegarde de la forêt du Bassin du Congo en Afrique centrale, deuxième massif forestier tropical au monde.
Wangari Maathai avait été nommée en 2010 administratrice de la Fondation pour l’éducation à l’environnement de la Karura Forest, une forêt de la banlieue nord de Nairobi dont elle avait obtenu la sauvegarde au terme d’un de ses combats les plus emblématiques menés au Kenya.
Diasporas-News — AFP