Un policier tunisien, incarcéré depuis fin mai pour avoir affirmé que des "criminels de Ben Ali" oeuvraient toujours au ministère de l’Intérieur, a été mis en liberté provisoire jeudi, décision saluée par ses partisans comme une "victoire de la liberté d’expression". A l’issue de la première audience de son procès pour "atteinte à la sûreté de l’Etat" devant le tribunal militaire de Tunis, Samir Feriani, 44 ans, a été remis en liberté provisoire et le procès ajourné au 29 septembre.
Cette décision a été saluée par une explosion de joie des dizaines de proches et sympathisants qui s’étaient rassemblés dès le matin devant le tribunal. Ses proches, dont ses trois enfants, étaient en larmes, et sa tante s’est évanouie. "C’est une victoire pour les droits de l’homme, pour la liberté d’expression et pour toute la Tunisie", a déclaré Leila Feriani, l’épouse de l’officier.
Ce dernier est poursuivi pour avoir publié deux articles en mai d0ans l’hebdomadaire l’Expert, dans lesquels il mettait en cause, sans le nommer, un haut responsable du ministère de l’Intérieur.
Selon lui, ce dirigeant, promu après la révolution, a participé à la répression des manifestations à Sidi Bouzid (centre) et à Kasserine (centre ouest), les régions où a commencé le soulèvement qui a précipité la chute du régime Ben Ali au début de l’année.
"Je refuse de travailler avec les criminels de Ben Ali", avait écrit M. Feriani dans sa lettre ouverte. "Aucun responsable au sein du ministère de l’Intérieur ne peut m’obliger à respecter un devoir de réserve et de silence, je suis sincère envers mon peuple", ajoutait-il. Il précisait avoir écrit auparavant au ministre de l’Intérieur Habib Essid, nommé fin mars, mais en vain.
Feriani affirmait également que des archives de la sécurité et des renseignements tunisiens ont été détruites. Il évoquait particulièrement la destruction de documents relatifs à l’OLP (Organisation de libération de la Palestine), basée à Tunis de 1982 à 1994. "Une partie de la mémoire collective a été détruite", écrivait-il.
Quelques jours après la publication de ces articles, Feriani avait été arrêté le 29 mai et incarcéré à la prison militaire de l’Aouina.
Il est rapidement devenu sur les réseaux sociaux tunisiens une figure emblématique de la liberté d’expression, et des pétitions et manifestations de soutien ont été organisées ces derniers mois.
"Son arrestation prouve que les anciennes méthodes continuent, c’est un procès purement politique et on a voulu le faire taire", affirme son cousin Malek Bouhejba.
En poste depuis une vingtaine d’années au ministère de l’Intérieur, où il était directeur de la formation ces cinq dernières années, Feriani est décrit par ses proches comme "un idéaliste intègre et droit".
"Il pensait que Ben Ali parti, ce serait la liberté et qu’on pouvait tout dire", a affirmé sa mère, Rafia Bouhejba Feriani.
"Au ministère, il faisait son boulot, c’est tout. Mais il n’était pas fait pour cet endroit", outil répressif numéro un du régime Ben Ali, selon Walid, un proche de la famille.
Le ministère de l’Intérieur n’a pas commenté l’affaire jusqu’à présent. Mais pour une source gouvernementale sous couvert de l’anonymat, le cas Feriani "est instrumentalisé par certains" alors que la Tunisie entre en campagne électorale pour la première élection post-Ben Ali, le 23 octobre prochain.
La libération provisoire de l’officier constitue "un bon signe pour l’indépendance de la justice et une victoire de la révolution tunisienne", a jugé pour sa part un des avocats de Feriani, Me Nacer Laouini, qui s’est dit convaincu que son client sera acquitté.
Cette décision a été saluée par une explosion de joie des dizaines de proches et sympathisants qui s’étaient rassemblés dès le matin devant le tribunal. Ses proches, dont ses trois enfants, étaient en larmes, et sa tante s’est évanouie. "C’est une victoire pour les droits de l’homme, pour la liberté d’expression et pour toute la Tunisie", a déclaré Leila Feriani, l’épouse de l’officier.
Ce dernier est poursuivi pour avoir publié deux articles en mai d0ans l’hebdomadaire l’Expert, dans lesquels il mettait en cause, sans le nommer, un haut responsable du ministère de l’Intérieur.
Selon lui, ce dirigeant, promu après la révolution, a participé à la répression des manifestations à Sidi Bouzid (centre) et à Kasserine (centre ouest), les régions où a commencé le soulèvement qui a précipité la chute du régime Ben Ali au début de l’année.
"Je refuse de travailler avec les criminels de Ben Ali", avait écrit M. Feriani dans sa lettre ouverte. "Aucun responsable au sein du ministère de l’Intérieur ne peut m’obliger à respecter un devoir de réserve et de silence, je suis sincère envers mon peuple", ajoutait-il. Il précisait avoir écrit auparavant au ministre de l’Intérieur Habib Essid, nommé fin mars, mais en vain.
Feriani affirmait également que des archives de la sécurité et des renseignements tunisiens ont été détruites. Il évoquait particulièrement la destruction de documents relatifs à l’OLP (Organisation de libération de la Palestine), basée à Tunis de 1982 à 1994. "Une partie de la mémoire collective a été détruite", écrivait-il.
Quelques jours après la publication de ces articles, Feriani avait été arrêté le 29 mai et incarcéré à la prison militaire de l’Aouina.
Il est rapidement devenu sur les réseaux sociaux tunisiens une figure emblématique de la liberté d’expression, et des pétitions et manifestations de soutien ont été organisées ces derniers mois.
"Son arrestation prouve que les anciennes méthodes continuent, c’est un procès purement politique et on a voulu le faire taire", affirme son cousin Malek Bouhejba.
En poste depuis une vingtaine d’années au ministère de l’Intérieur, où il était directeur de la formation ces cinq dernières années, Feriani est décrit par ses proches comme "un idéaliste intègre et droit".
"Il pensait que Ben Ali parti, ce serait la liberté et qu’on pouvait tout dire", a affirmé sa mère, Rafia Bouhejba Feriani.
"Au ministère, il faisait son boulot, c’est tout. Mais il n’était pas fait pour cet endroit", outil répressif numéro un du régime Ben Ali, selon Walid, un proche de la famille.
Le ministère de l’Intérieur n’a pas commenté l’affaire jusqu’à présent. Mais pour une source gouvernementale sous couvert de l’anonymat, le cas Feriani "est instrumentalisé par certains" alors que la Tunisie entre en campagne électorale pour la première élection post-Ben Ali, le 23 octobre prochain.
La libération provisoire de l’officier constitue "un bon signe pour l’indépendance de la justice et une victoire de la révolution tunisienne", a jugé pour sa part un des avocats de Feriani, Me Nacer Laouini, qui s’est dit convaincu que son client sera acquitté.
DIASPORAS-NEWS — AFP