lundi, décembre 30, 2024
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Accusations de financement occulte africain: Chirac dépose plainte pour diffamation

Accusations de financement occulte africain: Chirac dépose plainte pour diffamation
Un pilier de la "Françafrique" a allumé un incendie en accusant dimanche Jacques Chirac d’avoir reçu des financements africains occultes, accusations reprises à Abidjan, alors que l’ex-président français a annoncé qu’il portait plainte pour diffamation. Dans Le Journal du Dimanche, l’avocat franco-libanais Robert Bourgi, 66 ans, décrit avec luxe de détails des remises de fonds émanant de chefs d’Etat africains -"plusieurs dizaines de millions de francs", "incalculable!" – qu’il aurait réalisées entre 1997 et 2005 auprès de l’ancien président et de celui qui fut son secrétaire général et Premier ministre, Dominique de Villepin.
L’ex-numéro 2 du président ivoirien déchu Laurent Gbagbo a renchéri en affirmant dimanche à l’AFP que quelque trois millions d’euros avaient bien été transférés d’Abidjan à Paris pour financer la campagne pour la réélection de Jacques Chirac en 2002.

Accusations de financement occulte africain: Chirac dépose plainte pour diffamation
M. Bourgi "a parfaitement raison", a tranché Mamadou Koulibaly, toujours président de l’Assemblée nationale ivoirienne.
A Paris, un membre de l’entourage en France de M. Gbagbo a ajouté que "cela devait éclater un jour ou l’autre".
Le Sénégal a en revanche qualifié d’"archi-faux" ces propos, par le porte-parole de la présidence Serigne Mbacké Ndiaye, qui a ajouté: "je me demande qu’est-ce qui fait courir" Robert Bourgi ?
L’avocat de M. Chirac, Jean Veil, a aussitot annoncé un dépôt de plainte contre M. Bourgi pour diffamation, puis M. de Villepin opposait un démenti aux accusations, a lui aussi annoncé qu’ilm porterait plainte.
L’étonnante confession de M. Bourgi, un homme de l’ombre, coïncide avec la sortie d’un livre-brûlot du journaliste-enquêteur Pierre Péan, "La République des mallettes", décrivant un tourbillon de commissions et rétrocommissions autour de l’homme d’affaires Alexandre Djouhri, ami de M. de Villepin. 

Accusations de financement occulte africain: Chirac dépose plainte pour diffamation
M. Bourgi aurait commencé la noria de "valises" africaines en mars 1997, "le jour de l’enterrement de mon maître Jacques Foccart", confie-t-il.
Jacques Foccart créa, sous de Gaulle, la Françafrique, système décrié de réseaux d’influence maintenus par Paris avec ses ex-colonies d’Afrique noire.
"Par mon intermédiaire", "cinq chefs d’Etat africains -Abdoulaye Wade (Sénégal), Blaise Compaoré (Burkina Faso), Laurent Gbagbo (Côte d’Ivoire), Denis Sassou Nguesso (Congo-Brazzaville) et, bien sûr, Omar Bongo (Gabon)- ont versé environ 10 millions de dollars pour cette campagne de 2002", prétend l’avocat.
L’actuel ministre des Affaires étrangères Alain Juppé n’est pas épargné. "L’argent d’Omar Bongo a servi a payé le loyer pendant des années" de son club 89, accuse M. Bourgi. Pourquoi ces révélations soudaines après un long silence ? "Je veux tourner la page du passé, un passé dont je ne suis pas très fier", dit M. Bourgi.

Accusations de financement occulte africain: Chirac dépose plainte pour diffamation
Une explication qui ne convainc pas tout le monde.
Il est "scandaleux que M. Bourgi ait attendu que le président Chirac ne soit plus en mesure de se défendre pour soulager son âme délicate", a ironisé Me Veil, en allusion à la maladie dont souffre l’ex-chef de l’Etat, 79 ans en novembre.
Souvent qualifié de conseiller officieux de Nicolas Sarkozy, M. Bourgi exonère l’actuel président français qui "m’a demandé de travailler pour lui, mais sans le système de financement par +valises+". Le ministre de l’Intérieur Claude Guéant a confirmé dimanche que M. Bourgi avait évoqué avec le président Sarkozy "en terme très généraux" la question du financement par des fonds africains d’hommes politiques français.
Mais Michel de Bonnecorse, conseiller Afrique de M. Chirac, a assuré à M. Péan que M. Bourgi avait, avant l’élection présidentielle de 2007, déposé une mallette d’argent "aux pieds" de M. Sarkozy.
"Il appartient aux autorités judiciaires de faire leur travail", a dit M. Guéant.
Comme il avait qualifié le livre de M. Péan de "fantasmes", M. de Villepin parle à propos de M. Bourgi d’"écran de fumée", de "volonté de salir la présidence Chirac".
La dirigeante Marine Le Pen du Front national, le parti d’extrême-droite, s’est empressée de parler de "République pourrie jusqu’en son centre".
Le Parti socialiste, principal parti d’opposition, a demandé l’ouverture immédiate d’une information judiciaire. Mais il pour l’heure il n’y a pas ouverture d’enquête, a précisé le parquet de Paris.

Diasporas-News –AFP

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