mardi, octobre 15, 2024
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Somalie : adoption d'une feuille de route pour résoudre l'impasse politique

Somalie : adoption d'une feuille de route pour résoudre l'impasse politique
 Des responsables somaliens ont adopté mardi à Mogadiscio une feuille de route pour sortir de l’impasse politique et dessiner la fin d’un gouvernement de transition (TFG) incapable en sept ans de ressouder un pays ravagé par 20 ans de guerre civile, a annoncé le président somalien. "Nous nous sommes clairement engagés à appliquer cette feuille de route, le peuple somalien a beaucoup souffert," a affirmé Sharif Cheikh Ahmed. "Nous voulons que la population somalienne soit en sécurité, lui apporter la prospérité," a-t-il ajouté, à l’issue d’une conférence de trois jours dans la capitale somalienne.
Le document a été signé par le TFG et des représentants du Puntland, territoire auto-proclamé autonome, du Galmudug, autre région semi-autonome au centre, ou encore de la milice pro-gouvernementale Ahlu Sunna wal Jamaa.
La ligue arabe, l’Union africaine, l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad), qui regroupe six pays d’Afrique de l’Est, et l’ONU ont aussi paraphé le texte.

Somalie : adoption d'une feuille de route pour résoudre l'impasse politique
La conférence était organisée sous haute sécurité, sous l’égide des Nations unies, un mois à peine après le retrait des rebelles islamistes shebab de Mogadiscio.
Plus d’une dizaine de tentatives pour mettre fin à l’instabilité politique qui règne dans le pays depuis la chute, en 1991, du président Mohamed Siad Barré, renversé par une rébellion, ont déjà échoué.
Des rivalités politiques incessantes et une rébellion islamiste sanglante ont miné l’action du TFG, qui a non seulement échoué à réconcilier le pays, mais aussi à écrire une Constitution ou encore à organiser des élections.
Cette nouvelle initiative intervient alors que le pays est frappé par une sécheresse dévastatrice, qui a déjà fait des dizaines de milliers de morts et menace encore 750.000 personnes, selon l’ONU. Les Nations unies ont déclaré en état de famine plusieurs provinces du sud du pays, largement contrôlé par les shebab.
L’accord signé mardi décline une série de réformes et rapports à mettre sur pied pour réformer les institutions, prévoit des consultations sur le fédéralisme et un système administratif décentralisé, établit un calendrier pour l’élaboration d’une Constitution et la mise en place d’élections. Le tout dans l’année à venir.
Les autorités de transition ont récemment prolongé d’un an leurs mandats et l’élection d’un nouveau chef de l’Etat et d’un nouveau président du Parlement sont prévues avant le 20 août 2012.
L’un des points les plus délicats sera sans doute de se mettre d’accord sur une nouvelle structure gouvernementale. Le pays, à forte tradition clanique, est fragmenté en administrations souvent rivales.
Le centre du pays est aux mains d’administrations locales, de milices, ou des shebab – shebab qui n’étaient pas représentés à la conférence.
Au nord, le Somaliland a proclamé son indépendance il y a 20 ans et cherche à obtenir une reconnaissance sur la scène internationale. Il a refusé de prendre part à la conférence de Mogadiscio.
Le représentant américain en Somalie, James Swann, s’est malgré tout dit "particulièrement satisfait de la large participation" à la réunion. Il a toutefois mis en garde contre les délais "serrés" prévus pour mener à bien certaines réformes.
Des analystes ont aussi invité à la prudence sur la portée de l’accord, rappelant les nombreuses tentatives avortées du passé et que des signatures suffiraient pas à restaurer la paix en Somalie.
"Si je salue toute discussion susceptible de faire avancer le dialogue politique entre les Somaliens, ces discussions doivent être ancrées dans la réalité, pas se résumer à des poses," a mis en garde J. Peter Pham, collaborateur du centre de réflexion américain Atlantic Council.

Diasporas-News –AFP

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