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Présidentielle de 2012 au Sénégal: la caution à 65 millions de FCFA fait débat

Présidentielle de 2012 au Sénégal: la caution à 65 millions de FCFA fait débat
 La décision de porter à 65 millions de FCFA (plus de 99.000 euros) la caution pour être candidat à la présidentielle au Sénégal suscite de vives réactions dans le pays, l’opposition et des candidats la qualifiant d’"injuste", alors que la majorité estime ce montant "raisonnable". Ce montant, fixé par un arrêté ministériel en date 29 août, représente près de deux fois et demie le cautionnement pour la présidentielle de 2007 (25 millions de FCFA, plus de 38.000 euros) et près de onze fois la somme versée par les candidats au scrutin en 2000 (6 millions de FCFA, près de 9.200 euros).
Un responsable du ministère des Elections a expliqué que la hausse visait à "décourager ceux qui viennent surtout pour faire leur marketing politique personnel" à la présidentielle. Le cautionnement est remboursé au candidat qui obtient au moins 5% des voix.
"C’est normal de fixer la caution à ce niveau pour éviter les candidatures fantaisistes, comme celles qui s’annoncent" de la part de gens dont "la représentativité au Sénégal et l’envergure politique laissent à désirer", a déclaré jeudi à l’AFP Aliou Dia, de l’Alliance Sopi pour toujours (AST), coalition de la majorité soutenant la candidature du président Abdoulaye Wade à la présidentielle.
"On voit toutes sortes de candidatures et c’est déplorable pour la démocratie. Ca va coûter cher au contribuable et ça ne rapporte rien à la démocratie. Le montant de 65 millions de FCFA me paraît raisonnable", a dit M. Dia.
Pour Ibrahima Sène, un des responsables de Benno Siggil Senegaal, principale coalition de l’opposition, "c’est un scandale", "une mesure anti-démocratique et anti-républicaine" excluant de la course des candidats moins nantis et, selon lui, visant à "déplacer le débat" concernant la candidature de M. Wade, dénoncée par plusieurs partis de l’opposition et organisations de la société civile.
Cette hausse "instaure un débat qui n’a pas sa raison d’être. Le vrai problème, c’est la candidature de M. Wade", a-t-il estimé.
Abdoulaye Wade, 85 ans, a été élu une première fois en 2000 pour sept ans, puis réélu en 2007 pour cinq ans après une modification de la Constitution instituant un quinquennat renouvelable une fois.
Sa candidature est au centre d’une polémique, ses opposants l’estimant anti-constitutionnelle parce que M. Wade aura effectué deux mandats présidentiels successifs, ses partisans soutenant l’inverse parce qu’il n’aura pas effectué deux septennats successifs depuis la modification constitutionnelle.
Amsatou Sow Sidibé, seule femme parmi la vingtaine de candidats déclarés à la présidentielle, a de son côté jugé la hausse "injuste", regrettant une décision qui change la donne à moins de six mois du scrutin.
"C’est une négation de la démocratie. (…) Le régime en place est aux affaires depuis onze ans" et "s’est illustré comme un pouvoir vorace et boulimique. (Pour lui), 65 millions de FCFA, ce n’est rien, contrairement à tous ceux qui travaillent à la sueur de leur front", a affirmé Mme Sidibé, présidente du Mouvement Car Leenen.
Pour elle, si la caution avait été de 65 millions de FCFA en 2000, l’actuel président "n’aurait sans doute pas pu se présenter" faute de moyens.
Le premier tour de la présidentielle est fixé au 26 février 2012.

Diasporas-News — AFP

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