Seif al-Islam Kadhafi, qui comme son père a longtemps clamé que l’opposition était menée par les islamistes, a assuré dans une interview accordée à Tripoli au New York Times que les rebelles laïcs "vont tous s’enfuir ou être tués (…) Nous y veillerons".
Et de lancer que son pays allait alors "ressembler à l’Arabie saoudite ou à l’Iran. Et alors?".
Le Libyen, qui a longtemps représenté le visage du régime de son père dans les pays occidentaux, apparaissant en costume-cravate et parlant couramment anglais, s’est cette fois présenté à l’interview vêtu de l’habit traditionnel, arborant une barbe broussailleuse et égrenant un chapelet.
Seif al-Islam a assuré au New York Times avoir négocié un pacte avec Ali Sallabi, l’un des chefs islamistes de l’est du pays aux mains des rebelles.
Ce dernier a confirmé au quotidien avoir eu des conversations avec le fils Kadhafi, sans toutefois dire que les islamistes avaient rejoint le camp du dirigeant en place depuis 42 ans.
Le régime de Mouammar Kadhafi se présente comme un rempart face à la prise de pouvoir des extrémistes religieux dans ce pays riche en pétrole.
Les forces rebelles comptent certains islamistes, mais insistent sur le fait qu’elles sont toutes unies dans leur volonté de voir Mouammar Kadhafi céder le pouvoir à un gouvernement démocratique.
Dans son interview, Seif al-Islam prétend que les islamistes sont "les véritables forces sur le terrain" et que les pays occidentaux devront venir négocier avec eux. "Je sais que ce sont des terroristes. Ils sont sanguinaires. Ils ne sont pas bons. Mais vous devez les accepter", a-t-il lancé.
Par cette interview, Seif al-Islam pourrait tenter d’exploiter les récentes divisions apparues dans le camp des rebelles depuis la mort du commandant militaire du Conseil national de transition (CNT), le général Abdel Fatah Younès, dans des circonstances opaques
Diasporas-News –AFP