dimanche, octobre 13, 2024
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Syrie: Assad autorise le multipartisme alors que l'ONU condamne la répression

Syrie: Assad autorise le multipartisme alors que l'ONU condamne la répression
"Le président Assad a promulgué jeudi un décret présidentiel sur la loi des partis", a rapporté l’agence officielle Sana. Ce décret, qui reprend un projet de loi adopté le 24 juillet par le gouvernement, permet de rendre la mesure applicable immédiatement, sans attendre un vote du Parlement.
Le texte fixe les conditions de création et de fonctionnement de nouveaux partis, qui ne devront pas reposer sur des bases religieuses ou tribales, ni être issus d’une organisation non syrienne. Ils ne devront comporter aucune formation militaire ou paramilitaire, et leurs principes, objectifs et financement devront être clairement établis, a précisé Sana.
Dans l’immédiat, ces éventuels nouveaux partis devront cependant évoluer dans l’ombre du parti Baas, qui détient les rênes du pouvoir depuis 1963 et auquel la Constitution garantit le statut de "dirigeant de l’Etat et de la société".
La fin de la toute-puissance du parti Baas était l’une des principales revendications du mouvement de contestation engagé mi-mars en Syrie, avec la libération des prisonniers politiques et la levée de l’état d’urgence, obtenue en avril.

Syrie: Assad autorise le multipartisme alors que l'ONU condamne la répression
Mais la violence de la répression, que le régime manie en parallèle avec les mesures d’ouverture, a radicalisé les manifestants, qui réclament désormais pour beaucoup le départ de Bachar al-Assad. 
Un habitant qui a pu fuir Hama a annoncé que près de 30 personnes avaient été tuées mercredi dans un bombardement de l’armée syrienne contre la ville (centre), où les communications étaient coupées.
"Près de 30 corps de personnes tuées à la suite d’un bombardement de l’armée mercredi ont été enterrés dans plusieurs petits jardins publics", a déclaré cet habitant, faisant état d’un "grand nombre de blessés" dans les hôpitaux.
La repression a aussi suscité la réprobation de la communauté internationale.
Jeudi matin, le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a estimé que le décret syrien autorisant le multipartisme était "presque une provocation" dans le contexte de la répression en cours.
Mercredi soir, après des semaines de blocage, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une déclaration — mais pas une résolution — qui "condamne les violations généralisées des droits de l’Homme et l’usage de la force contre les civils par les autorités syriennes".

Syrie: Assad autorise le multipartisme alors que l'ONU condamne la répression
Le texte ne fait aucune référence à une enquête du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU sur la répression, comme l’avaient demandé plusieurs pays européens, mais il exige en revanche que les responsables de la répression, qui a déjà fait plus de 1.600 morts selon les organisations de défense des droits de l’Homme, "rendent des comptes".
Parallèlement, les Etats-Unis ont haussé le ton en affirmant chercher de nouveaux moyens de pression sur M. Assad, qu’ils estiment pas "indispensable" pour la stabilité de la région.
Dans les rues de Syrie, la répression s’est poursuivie, sans pour autant empêcher de nouvelles manifestations, essentiellement à la sortie des mosquées après la prière des Tarawih, la prière du soir pendant tout le mois du ramadan.
Quatre personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées mercredi soir par des tirs des forces de sécurité pour disperser des manifestations nocturnes: il y a eu deux morts à Damas, un à Doa (province de Deraa, sud) et un autre à Palmyre (centre), a déclaré à l’AFP Rami Abdel Rahmane, président de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), basé en Grande-Bretagne.
Selon ce militant, "il y a une centaine de chars et transports de troupes sur la route qui conduit au centre de Hama (centre) et environ 200 près de Deir Ezzor (est)".
 Toutes les communications téléphoniques et l’internet étaient coupés dans la région de Hama, où l’armée a lancé dimanche une vaste offensive qui a fait plus d’une centaine de morts.
 
Plusieurs quartiers de cette ville rebelle située à 210 km au nord de Damas, étaient encore pilonnés mercredi. "D’après ce qu’on entend, c’est une véritable guerre", a dit un militant sous couvert de l’anonymat. Selon M. Abdel Rahmane, 500 familles ont quitté la ville.
Comme souvent depuis le début de la révolte, l’agence Sana a expliqué l’intervention des forces de l’ordre et de l’armée en accusant des "gangs terroristes armés" de semer le trouble dans la ville. L’agence a aussi signalé des saccages par des "groupes terroristes armés" à Deir Ezzor, où les habitants redoutaient une offensive d’envergure.

Diasporas-News  — AFP

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