La situation actuelle représente la plus sévère crise humanitaire dans le monde aujourd’hui et la pire crise de sécurité alimentaire depuis la famine de 1991-1992 en Somalie", selon l’ONU.
Ces nouvelles régions affectées comprennent notamment deux sites où des centaines de milliers de déplacés somaliens se sont rassemblés pour tenter d’avoir de la nourriture.
"La famine est présente maintenant", a indiqué Graine Moloney, chef de la cellule "Sécurité alimentaire et analyse de la nutrition" (FSNAU) pour la Somalie.
En juillet, l’ONU avait décrété l’état de famine dans les régions de Bakool et du Bas Shabelle, toujours dans le sud de la Somalie, pays ravagé depuis 20 ans par une guerre civile.
Quelque 409.000 Somaliens se sont rassemblés dans la zone du corridor d’Afgoye, a précisé la responsable de l’ONU, ce qui constitue le plus important site de déplacés au monde.
"Malgré une attention plus importante ces dernières semaines, la réponse humanitaire actuelle reste inadéquate, en partie à cause des restrictions d’accès et des difficultés pour accroître les programmes d’assistance d’urgence, mais aussi à cause de financements insuffisants", selon un communiqué de l’ONU.
"En conséquence, la famine pourrait s’étendre à toutes les régions du sud de la Somalie dans les quatre à six semaines à venir", selon le texte.
La Suisse a de son côté décidé de donner 4,5 millions de francs suisses (5,5 millions USD) d’aide supplémentaires.
La présidente de la Confédération, Mme Micheline Calmy-Rey, se trouve actuellement en visite au Kenya, "afin de se rendre compte par elle-même de la difficulté de la situation". Elle est le premier chef d’Etat occidental à se rendre dans la Corne de l’Afrique depuis le début de la sécheresse.
La présidente suisse doit visiter le camp de Dadaab, à l’est du Kenya, qui accueille plus de 380.000 personnes chassées de Somalie par la guerre civile et la sécheresse. Il est considéré comme le plus grand camp de réfugiés du monde.
La sécheresse en Afrique de l’Est menace environ 12 millions de personnes, selon les Nations unies. Quelque 564.000 d’entre elles risquent de mourir faute d’intervention urgente, selon l’ONU et Oxfam.
La crise humanitaire pourrait également s’étendre géographiquement, l’organisation de l’ONU pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) ayant indiqué mardi que l’Ouganda commençait à être touché par la sécheresse et l’insécurité alimentaire.
La situation est particulièrement critique en Somalie en raison de la difficulté, voire de l’impossibilité d’accès aux zones contrôlées par les insurgés islamistes shebab, qui ont interdit depuis 2009 l’accès de leur territoire aux agences humanitaires de l’ONU et à nombre d’ONG internationales.
Mardi, les Etats-Unis ont décidé d’alléger les sanctions liées aux shebab, classés "organisation terroriste" par Washington, afin de faciliter l’acheminement de l’aide.
Diasporas-News — AFP