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Les Français donnent encore peu pour endiguer la famine dans la Corne de l'Afrique

Les Français donnent encore peu pour endiguer la famine dans la Corne de l'Afrique
On est encore bien loin des 64,3 millions reçus pour le séisme en Haïti en janvier 2010, et des 95 millions collectés en quinze jours après le tsunami de décembre 2004 en Asie du Sud-Est.
"La mobilisation n’est pas extraordinaire", résume Fabienne Pouyadou, directrice de la communication de Care France. "Les particuliers répondent, quand on leur demande. Et aucune des grandes entreprises partenaires n’a jugé utile de donner, malgré nos propositions".
Deux organisations semblent tirer leur épingle du jeu: Action contre la faim (ACF) et l’Unicef. Chacune d’elles a reçu "plus d’1,5 million d’euros".
 Pourquoi? Essentiellement parce que leurs noms sont directement associés pour la première à la famine, pour la seconde aux enfants présents sur les images des télévisions, expliquent des professionnels.
Mais si les fonds récoltés permettent de "répondre à l’urgence", "ce ne sera pas suffisant, puisque les besoins sont sur le très long terme", reconnaît Valérie Daher, directrice de la communication d’ACF, auprès de l’AFP-TV.
Dans les autres grandes ONG, le premier bilan est en demi-teinte.
 Le Secours catholique a collecté "au moins 75.000 euros", la Croix-Rouge française 100.000 euros, un montant "faible" selon son porte-parole Jean-François Riffaut, même s’il note que "ça commence à bouger".
Pour cette nouvelle campagne, les ONG se heurtent à plusieurs difficultés: vacances estivales des donateurs potentiels, mais aussi médiatisation insuffisante du sujet selon elles.
Tsunami en Asie du Sud-Est, séismes en Haïti, au Japon, inondations au Pakistan: les Français ont par ailleurs été très sollicités ces dernières années.
Ils l’ont aussi été beaucoup pour l’Afrique depuis les appels lancés en 1984 lors de la grande famine d’Ethiopie, ce qui pourrait générer une forme de lassitude.

Les Français donnent encore peu pour endiguer la famine dans la Corne de l'Afrique

"Les gens ont souvent l’impression que la famine et la misère sont endémiques à l’Afrique, que c’est toujours la même histoire, que l’on n’est pas du tout dans l’urgence", explique Marie-Carmen Carles, directrice du développement des ressources du Secours catholique.
"L’instabilité politique" et la "complexité" du contexte dans la Corne de l’Afrique brouillent encore un peu plus leur perception, relève M. Riffaut.
En outre, "le sujet n’est pas du tout de la même nature qu’une catastrophe naturelle spectaculaire où l’on a un avant et un après, où le terme de victime prend tout son sens", estime Mme Pouyadou.
"Face à un séisme, les gens se disent: +ça pourrait m’arriver+. Mais la famine, elle, est parfois vécue comme une fatalité qu’un pays ne sait pas gérer", confirme Alain de Tonquedec, à l’Ordre de Malte, où les dons sont "négligeables".
Si les Français se mobilisent relativement peu, l’Etat lui-même est aussi critiqué par certaines ONG.
Alors que le ministre de l’Agriculture Bruno Le Maire a indiqué lundi lors d’une réunion ministérielle de crise à Rome que la France avait "doublé son aide à 10 millions", Jean-Cyril Dagorn, d’Oxfam France, a estimé mercredi sur RTL qu’elle se situe "plutôt en queue de peloton des donateurs".
La sécheresse dans la Corne de l’Afrique a déjà fait des dizaines de milliers de morts et menace 12 millions de personnes en Somalie, où l’ONU a décrété formellement la famine dans deux régions du Sud, au Kenya, en Ethiopie, à Djibouti, au Soudan et en Ouganda.

Diasporas-News –AFP

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