mardi, avril 23, 2024
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Somalie: une aide internationale sous conditions

Somalie: une aide internationale sous conditions
La Somalie, où sévissent des combats permanents, subit de plein fouet la gravissime sécheresse qui touche la Corne de l’Afrique. Deux régions du sud du pays contrôlées par les islamistes shebab -le sud de Bakool, et Lower Shabelle- sont frappées de famine et la situation risque d’empirer si la communauté internationale n’agit pas vite, estime l’ONU.
Mais les agences humanitaires poussées au départ à partir de 2009 par les shebab, affiliés à Al-Qaïda, évoquent avec prudence leur retour dans les zones que les rebelles contrôlent.
"Nous travaillons tous sous les mêmes restrictions juridiques, nous voulons aider les populations qui sont gravement dans le besoin, mais pas des organisations terroristes", a estimé Raj Shah, directeur de l’agence américaine d’aide au développement (USAID).
"Nous essayons de nous assurer que nos engagements humanitaires arrivent aux personnes les plus vulnérables," a-t-il ajouté.
Face à la gravité de la situation, pour la deuxième fois en moins d’un mois, les shebab se sont dit prêts mercredi à accepter l’aide internationale.
Mais ils posent eux-aussi leurs conditions : que l’aide soit "fournie purement sur des bases humanitaires" et que les "valeurs religieuses des Somaliens, musulmans, (soient) respectées", selon un haut responsable shebab s’exprimant sous couvert d’anonymat.
Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) a dès la semaine dernière a envoyé par avion cinq tonnes d’aide alimentaire et médicale dans une région du centre de la Somalie elle aussi contrôlée par les insurgés.
L’Unicef a travaillé avec un réseau d’organisations locales pour distribuer les produits et a eu recours à des observateurs indépendants des islamistes pour s’assurer que l’aide atteignait bien les populations dans le besoin, a assuré une porte-parole, Shantha Bloemen.
"Nous espérons pouvoir aider au moins 70.000 enfants dans les six mois à venir, mais c’est un défi logistique colossal", a-t-elle reconnu.
Dès la semaine dernière, le Programme alimentaire mondiale (PAM) disait aussi envisager un retour en zones somaliennes contrôlées par les rebelles. Il en était parti début 2010 en raison, notamment, de craintes pour la sécurité de ses équipes et de l’imposition de taxes informelles jugées inacceptables.
Mais lui aussi se montre prudent. "Nous ne remettrions aucune aide humanitaire à une entité armée, que ce soit en Somalie ou ailleurs," a commenté un porte-parole de l’organisation onusienne, Greg Barrow.
Le PAM, qui est certes continuellement resté présent dans certaines parties de la Somalie dont Mogadiscio, a annoncé un pont aérien sur la capitale pour fournir une aide spéciale aux enfants qui "en ont un besoin désespéré".
"La situation en Somalie est critique", a affirmé sa directrice, Josette Sheridan, dans un communiqué diffusé à l’occasion d’une courte visite en Somalie jeudi.
Il y a d’autant plus urgence, expliquent certains, que les sources de financement de l’aide à la Somalie se sont taries depuis deux ans.
Action contre la faim (ACF), une des rares organisations restées actives ces derniers mois dans les zones contrôlées par les shebab, dit avoir besoin de quelque 30 millions de dollars sur les six prochains mois.
ACF couvre actuellement un quart des parties de Bakool touchées par la famine et voudrait étendre sa couverture à la "totalité" des zones affectées de la région, indique son directeur pour la Somalie, Jens Oppermann.
Selon lui, cette question du financement est cruciale. Sur les deux années passées, relève-t-il, les rares organisations humanitaires restées sur place "ont peut être reçu 50% de l’argent demandé" pour leurs activités, parce que, déjà, les donneurs voulaient être sûrs qu’elles pouvaient travailler sans que "l’aide ne soit détournée".

Diasporas-News  — AFP

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