L’Ouganda a expulsé un producteur britannique qui avait fait jouer dans le pays une pièce traitant de l’homosexualité, a annoncé mardi l’ambassade de Grande-Bretagne à Kampala.
Le producteur David Cecil, installé à Kampala où il dirigeait une troupe de théâtre et gérait un centre culturel privé, avait été arrêté en septembre, accusé d’avoir passé outre une interdiction des autorités en faisant jouer la pièce.
Il risquait jusqu’à deux ans de prison, avant que la justice n’abandonne les poursuites en janvier.
« Nous avons confirmation de l’expulsion, » a affirmé le porte-parole de l’ambassade britannique, Chris Ward, à l’AFP.
La compagne ougandaise de David Cecil, Florence Kenirungi, a confirmé son départ, ajoutant que le producteur était probablement « déjà de retour au Royaume-Uni ». Elle a indiqué qu’il avait été transféré lundi du poste de police, où il était retenu depuis mercredi, vers l’aéroport.
« Il a appelé de l’aéroport, ça n’avait pas l’air d’aller, » a-t-elle poursuivi, précisant que les services ougandais de l’immigration lui avaient expliqué avoir expulsé le Britannique car il était « indésirable ».
« C’est une grande surprise, nous n’avons pas eu la possibilité de contester (cette décision) en justice, » a déploré Florence Kenirungi, qui a deux enfants avec David Cecil.
La pièce incriminée, intitulée « La rivière et la montagne » et écrite spécialement pour une troupe ougandaise par un auteur britannique, Beau Hopkins, traite du destin tragique d’un homme qui avoue son homosexualité.
L’autorité de supervision des médias avait frappé la pièce d’une interdiction temporaire, expliquant devoir en étudier le scénario, ce qui n’avait pas empêché la troupe d’en donner plusieurs représentations dans des salles de Kampala en août.
Les relations homosexuelles sont passibles de la prison à perpétuité en Ouganda.
Mais un récent projet de loi, qui doit encore être présenté devant le Parlement, prévoit à l’avenir de sanctionner de la peine capitale quiconque est déclaré coupable d’actes homosexuels en récidive, en étant séropositif ou avec un mineur.
Le projet de loi prévoit également de punir de cinq à sept ans de prison toute « promotion » de l’homosexualité.
AFP