Douze personnes ont été tuées samedi dans de nouveaux heurts entre combattants sunnites et rebelles chiites zaïdites, engagés dans une lutte d’influence dans le nord du Yémen, selon un nouveau bilan obtenu auprès des deux belligérants.
De violents combats aux différents types d’armes se poursuivaient en fin de journée dans les rues de Reda, une localité de la province d’Amran, située à 80 km au nord de Sanaa, ont indiqué des témoins. Les habitants se terraient chez eux de peur d’être pris dans les échanges de tirs.
« Huit hommes de tribus sunnites on été tués et 11 blessés dans les combats », a déclaré à l’AFP une source tribale, alors que la rébellion zaïdite a déploré « quatre morts et neuf blessés dans ses rangs ».
Selon des témoins, les rebelles ont fait exploser samedi une école coranique et pilonné une mosquée à Reda.
Vendredi, un sunnite salafiste avait été tué au premier jour des hostilités qui ont éclaté après que des salafistes et des membres de tribus ont tenté de s’opposer à une manifestation de zaïdites contre des nominations administratives dans leurs régions, selon les témoins.
Selon des habitants, les zaïdites sont opposés à la nomination de responsables proches du parti islamiste Al-Islah à la tête de provinces du Nord, dont celles d’Amran, de Jawf et de Hajjah. Ces régions sont proches de Saada, le fief de la rébellion zaïdite.
Les accrochages, récurrents entre sunnites et zaïdites, surviennent à l’approche du lancement d’un dialogue national prévu cet automne dans le cadre de l’accord politique qui a permis le départ en février de l’ancien président Ali Abdallah Saleh, après des mois de manifestations.
La rébellion zaïdite avait indiqué qu’elle participerait à ce dialogue, dont la date exacte de lancement n’a pas encore été annoncée.
Depuis fin 2011 et profitant de l’affaiblissement du pouvoir central, des affrontements entre zaïdites, appartenant à une branche du chiisme, et fondamentalistes sunnites tentant de prendre le contrôle de certaines régions du Nord ont fait des dizaines de morts.
Les rebelles zaïdites s’étaient soulevés en 2004 contre le pouvoir Saleh, s’estimant marginalisés sur les plans politique, social et religieux. Les combats avec l’armée ont fait des milliers de morts avant un cessez-le-feu en février 2010.
La plupart des adeptes du zaïdisme résident au Yémen où ils sont minoritaires dans un pays à majorité sunnite.
AFP
