samedi, novembre 23, 2024
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Les Soudans négocient sur le pétrole après un pacte de non-agression

Les Soudans négocient sur le pétrole après un pacte de non-agression
Le Soudan et le Soudan du Sud, issu de sa partition, ont été invités samedi à assouplir leurs positions respectives dans leur conflit sur le pétrole au lendemain de la signature par les deux pays d’un pacte de non-agression sur leur différend frontalier. « Nous demandons au Sud de reprendre sa production (pétrolière) et nous demandons aux deux parties de renoncer aux actions unilatérales », a déclaré le principal médiateur de la négociation, Pierre Buyoya, ancien président du Burundi.
« Aucune partie n’est prête à partir en guerre, je pense », a-t-il dit à l’AFP, tout en reconnaissant que les négociations devaient relever de « graves défis ».
Il a lancé cette invitation à trouver un compromis alors que les négociations ouvertes dans la capitale éthiopienne entre le Soudan et le Soudan du Sud doivent se poursuivre jusqu’à mercredi prochain sous l’égide de l’Union africaine.
Elles ont enregistré un premier succès avec la signature vendredi soir d’un « traité de non-agression » des deux Soudans à propos de leur différend frontalier.
Selon le texte, Khartoum et Juba s’engagent « à respecter mutuellement leur souveraineté et leur intégrité territoriale respectives et à s’abstenir de lancer toute attaque, notamment de bombardements.
« Les deux pays acceptent de ne pas s’agresser et de coopérer », a déclaré à la presse Thabo Mbeki, ex-président sud-africain, annonçant le pacte.
L’accord a été signé par le chef du service de renseignement du Soudan du Sud, Thomas Douth, et par le directeur de la sécurité et du renseignement soudanais, Mohammad Atta.
Les tensions frontalières ne cessent de croître depuis que le Soudan du Sud a proclamé son indépendance du Soudan en juillet, après des décennies de guerre civile. Des affrontements ont eu lieu le long de leur frontière, notamment dans les régions contestées d’Abyei et du Nil Bleu.
L’accord signé vendredi prévoit également la mise en place d’un mécanisme de surveillance auprès duquel chacune des deux parties pourra déposer plainte en cas d’incident frontalier.
Les pourparlers devaient se poursuivre samedi sur le différend pétrolier.
A l’indépendance, le Sud a hérité des trois quarts de la production pétrolière de l’ancien Soudan, soit environ 350.000 barils/jour. Mais il ne peut être exporté qu’en passant par le Soudan qui réclame des frais de passage.
Faute d’accord, Khartoum a pour l’instant décidé de se payer en nature, et a admis avoir détourné au moins 1,7 million de barils, à la fureur de Juba, qui a décidé en janvier de stopper sa production de brut, dont le jeune Etat tire pourtant 98% de ses revenus.
L’argent du pétrole est notamment essentiel pour payer les forces de sécurité du Sud, des ex-rebelles dont le nombre estimé à quelque 200.000.
Parallèlement, le Soudan du Sud, qui cherche une solution pour éviter le passage par le Soudan, a signé un accord de principe avec Addis Abeba pour la construction d’un oléoduc vers Djibouti via l’Ethiopie.
Le secrétaire général de l’ONU a prévenu vendredi que les tensions entre les deux pays pourraient dégénérer si les problèmes en suspens n’étaient pas résolus.
« Le moment est venu pour les dirigeants des deux pays de faire les compromis nécessaires (…) qui garantiront un avenir pacifique et prospère », a déclaré Ban Ki-moon dans un communiqué.
En plus du conflit pétrolier avec le Nord, le Soudan du Sud, plus jeune Etat du monde, est confronté à une multitude de crises, notamment une explosion de violences interethniques et des mouvements rebelles qu’il accuse Khartoum d’entretenir.
Début février, les présidents du Soudan du Sud et du Soudan, Salva Kiir et Omar el-Béchir, avaient l’un après l’autre évoqué la possibilité d’une nouvelle guerre.

AFP

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