Surnommé « Golden Boy » pour ses réussites en affaires, Hamed Bakayoko (55 ans), récemment désigné Premier ministre, est devenu le pilier du régime d’Alassane Ouattara. Ambitieux et véritable couteau suisse, il est populaire et a ses entrées partout. Portrait.
Considéré comme un bon vivant, Hamed Bakayoko, marié à Yolande (avocate) et mère de quatre enfants, est assurément le plus populaire des hommes politiques ivoiriens. Militant politique au Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) et patron de presse dans les années 1990, ministre dans les années 2000, il est devenu le pilier du régime. Cela, grâce à sa fidélité, à sa loyauté mais aussi à son abnégation au travail. Trois semaines après la brusque disparition de l’ex-Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly (dont il assurait l’intérim), « Hambak », son autre surnom, a été confirmé Premier ministre. Son défi, ramener les opposants à la table des négociations pour assurer des élections présidentielles paisibles.
Avec son physique de rugbyman, Hamed Bakayoko a connu une véritable ascension en 2000. En 2003, il devient ministre pour la première fois. Depuis, il n’a plus quitté le gouvernement… Sous le régime de Laurent Gbagbo, il a occupé le poste de ministre des télécommunications et des nouvelles technologies. A l’arrivée d’Alassane Ouattara en 2011, il hérite du très stratégique ministère de l’Intérieur jusqu’en 2017. Il est alors nommé ministre d’Etat, ministre de la Défense et numéro 2 du gouvernement. Il réussit à juguler plusieurs mutineries dans l’armée. Pour tout le monde, Hamed Bakayoko est aujourd’hui perçu par tout le monde comme le monsieur « Sécurité » en Côte d’Ivoire.
Proche de longue date du président Alassane Ouattara et de son épouse Dominique Ouattara, Hamed Bakayoko, député de Séguéla et maire d’Abobo (l’une des deux communes les plus populaires d’Abidjan), il est celui qui dirigera la campagne présidentielle de son mentor.
Né à Abidjan d’une famille de classe moyenne et musulman, Hamed Bakayoko est autodidacte et se plaît à dire qu’il a tout appris à l’école de la vie.
En visite de préservation de la paix, fin août, Hamed Bakayoko a exhorté la jeunesse ivoirienne à tourner le dos aux manipulations des hommes politiques et à la violence. À Bonoua, Divo, Gagnoa et Daoukro, ce tribun a insisté sur : « Pas de violence (…) Restez en paix, que personne ne vienne vous déranger. Que les politiciens fassent leur politique. Aujourd’hui, nous sommes à un tournant important. La Côte d’Ivoire doit passer le cap de cette année électorale 2020, et après cela, la consolidation ». Hamed Bakayoko a également expliqué qu’en le nommant Premier ministre, le président Alassane Ouattara envoie un message à la jeunesse. Il leur envoie un jeune qui connaît bien les jeunes et qui saura s’en occuper. C’est donc ce qu’il s’évertue à faire.
Depuis les cieux son père Anliou et sa mère Mayama veillent sur Hamed Bakayoko. Le 11 août, il s’est rendu à Séguéla, son village, pour se recueillir sur leurs tombes et a fait cette promesse à ses parents : « Il ne sera jamais dit que votre fils n’est pas fidèle et loyal à Alassane Ouattara ». Avant de révéler : « Quand mon père décédait à l’hôpital américain de Paris, il me disait de suivre Alassane Ouattara même si celui-ci me disait d’aller avec lui dans un trou noir. Derrière le trou noir, il y aura certainement une lumière blanche. Ne te pose même pas de questions ». Sans commentaires.
Alain Dossou, paru dans le Diasporas-News 117 Septembre 2020