« Côte d’Ivoire, Avancées et perspectives », tel était le thème de la conférence du ministre ivoirien de la jeunesse, Touré Mamadou, samedi à Montreuil (Paris) à la faveur de la sortie officielle du mouvement REM 2020. L’occasion était trop belle pour le porte-parole adjoint du gouvernement de régler de vieux comptes…
Réponse du berger à la bergère. Profitant d’une Crush Party organisée par ses soutiens à Paris (Porte d’Italie) le 10 août, l’ancien président de l’Assemblée nationale et candidat déclaré aux prochaines présidentielles de 2020, Soro Guillaume, s’était montré particulièrement virulent vis-à-vis du pouvoir d’Abidjan. Depuis, la réaction gouvernementale se faisait attendre.
Invité principal du mouvement REM 2020 qui faisait sa sortie officielle, le samedi 24 août à Montreuil, le ministre ivoirien de la promotion de la jeunesse et de l’emploi des jeunes, Touré Mamadou s’est vertement attaqué aux opposants ivoiriens et principalement à Soro Guillaume. Morceaux choisis : « J’ai entendu quelqu’un parler de taux de croissance de la Côte d’Ivoire. Il ne sait pas de quoi il parle… Nous sommes parmi les quatre économies dans le monde avec le taux de croissance le plus élevé, a-t-il renseigné. C’est une promesse économique soutenue depuis huit ans. Nous transformons totalement le visage de la Côte d’Ivoire aujourd’hui. Les fruits de la croissance devraient être partagés avec un programme social chiffré à 727 milliards F Cfa ». Avant de taper là où ça fait (très) mal. « Ils veulent être président. On ne sait pas pourquoi ? Mais ils veulent être président parce que leur féticheur leur a dit qu’ils doivent l’être. Alors, on se contredit parce que le plus important est : « Je dois être président » (…) Certains acteurs politiques ivoiriens se surestiment ». Puis d’égratigner le Rassemblement pour la Côte d’Ivoire (RACI), principal mouvement de soutien à Soro Guillaume. « Le RACI a été créé sur du faux puisqu’au départ, c’était pour soutenir le Chef de l’Etat. Les ralliements au RHDP auxquels nous assistons ne me surprennent pas. En affirmant projeter emmener certains Ivoiriens en exil s’ils arrivent au pouvoir, ils ne peuvent prospérer. Ils n’aiment pas le débat intellectuel et leurs injures cachent une certaine frilosité. Les Ivoiriens constatent qu’ils ont été trompés et reviennent. Ils seront bientôt surpris car il y aura un séisme. Le RHDP a une offre politique et nous irons chercher nos frères. En 2020, il n’y a pas d’homme nouveau. Lorsque je demande le respect des droits de l’homme, qu’ais-je fais hier des ex-combattants ? Ils seront consumés par leur incohérence ».
Ceci étant et pour le reste, Touré Mamadou, religieusement suivi, est revenu sur le sujet de la conférence. Que retenir ? « Lorsqu’on prend la Côte d’Ivoire de 2011 et de 2019, il y a des avancées, constate-t-il. Mais certains acteurs politiques sont de très mauvaise foi. Hier, ils étaient avec nous. Mais pour des postures politiques opportunistes, ils nient l’évidence. En 2011, le président Alassane Ouattara est arrivé dans un contexte post-crise avec un pays dans le gouffre. La Côte d’Ivoire était défigurée. Aux plans diplomatique, sécuritaire et social, tout était à refaire. Mais à travers des réformes, l’économie a été relancée. Avec fierté, nous constatons le repositionnement du pays à l’échelle internationale. A moins d’être de mauvaise foi, reconnaissons que le lièvre court vite (…) La part consacrée au social ne dépassait pas 300 milliards F Cfa. Aujourd’hui, elle est à 7000 milliards F Cfa. Jamais un pays n’a accordé autant de ressources au social. Au plan politique, la réconciliation nationale est notre cheval de bataille ».
Au total, le conférencier promet la consolidation et l’amplification des acquis. « 2020 est une étape et ne constitue pas une finalité, a-t-il indiqué en guise de conclusion. Nous voulons continuer le travail ».
Guy Florentin Yaméogo pour Diasporas-News