L’ex-Première dame Simone Gbagbo actuellement emprisonnée devrait « être remise en liberté totale » mercredi, après avoir été amnistiée par le président ivoirien Alassane Ouattara, a annoncé mardi son avocat, Me Rodrigue Dadje.
Simone Gbagbo, incarcérée depuis sept ans et qui purge une peine de 20 ans, « sera remise en liberté demain, après que les formalités judiciaires aient été faites » a affirmé à l’AFP Me Dadjé.
Le président Ouattara a annoncé lundi l’amnistie d' »environ 800″ personnes, dont Simone Gbagbo, et plusieurs figures de l’ancien régime de Laurent Gbagbo, pour favoriser la réconciliation nationale.
« J’ai procédé ce lundi à la signature d’une ordonnance d’amnistie qui bénéficiera à environ 800 concitoyens poursuivis ou condamnés pour des infractions en lien avec la crise post-électorale de 2010 ou des infractions contre la sûreté de l’Etat commises après le 21 mai 2011 » (date de la prise effective de pouvoir de M. Ouattara), a déclaré le président sur la télévision nationale, à la veille de la fête de l’Indépendance.
Simone Gbagbo a été « ravie d’apprendre la nouvelle de sa libération que je suis allée moi-même lui porter » a expliqué Me Dadjé, soulignant avoir appris lui-même « la nouvelle comme tout le monde à la télévision ».
Interrogé sur les prochaines activités de Mme Gbagbo, il a répondu: « sa priorité actuelle est de retrouver sa famille et ses proches et de passer avec eux des moments d’intimité et de retrouvailles ».
Mme Gbagbo purge une peine de 20 ans de prison pour « atteinte à la sûreté de l’Etat » prononcée en 2015. Deux anciens ministres de Laurent Gbagbo ont également été amnistiés: l’ex-ministre de la Défense Lida Kouassi, détenu depuis 2014 et condamné début 2018 à 15 ans de prison pour « complot », ainsi que l’ancien ministre de la Construction, Assoa Adou, condamné en 2017 à quatre ans de prison.
Mme Gbagbo est également poursuivi par la Cour pénale internationale qui a délivré contre elle un mandat d’arrêt en février 2012.
Mais le président Ouattara a affirmé en février 2016 qu’il « n’enverrait plus d’Ivoiriens » à la CPI, estimant que son pays avait désormais une « justice opérationnelle ».
Laurent Gbagbo est quant à lui à la Haye depuis 2011 au centre de détention de la CPI où se déroule depuis 2016 son procès pour crimes contre l’humanité, pour des faits remontant à la crise de 2010-2011, qui a fait 3.000 morts.
La question de la réconciliation nationale en Côte d’Ivoire, après la décennie de crise politico-militaire des années 2000, était considérée jusqu’à présent par les observateurs comme un point noir du bilan d’Alassane Ouattara.