Un appel à la libération de l’ancien président nigérien, Mohamed Bazoum et son épouse Hadiza, a été lancé par une trentaine de personnalités, dans une tribune publiée, le 15 septembre, dans le quotidien français Le Monde, plus d’un an après qu’il a été renversé par un coup d’Etat militaire. Tous dénoncent une « détention arbitraire ».
La descente aux enfers continue pour l’ancien président nigérien Mohamed Bazoum et son épouse Hadiza. Depuis le coup d’État du 26 juillet 2023, en effet, l’ancien président du Niger reste retenu à la résidence présidentielle de Niamey avec son épouse. Ils sont exactement à l’intérieur du camp de la garde présidentielle du général Tiani.
L’immunité présidentielle de Mohamed Bazoum a même été levée, au mois de juin, par la Cour d’État.
La Cédéao et l’Union européenne, pour leur part, avaient déjà exigé leur libération sans condition. Que reproche le général Abdourahamane Tiani à Mohamed Bazoum ?
Les autorités de Niamey accusent le président renversé de « complot d’attentat à la sécurité et à l’autorité de l’État », de « crime de trahison », « d’apologie du terrorisme et de financement du terrorisme ». Mohamed Bazoum est également accusé d’avoir « libéré des terroristes et de les avoir reçus à la présidence ». Ses avocats affirment qu’ils ne « baissent pas les bras » et qu’ils continueront à « se battre ».
Dans une tribune parue dans Le Monde, tous les signataires évoquent une « détention arbitraire », les prix Nobel congolais Denis Mukwege et nigérian Wole Soyinka, des juristes ou encore le philosophe camerounais Achille Mbembé.
« Mohamed Bazoum a été abandonné à ses geôliers. C’est la réalité. Et donc, la tribune a pour objectif de rappeler à la conscience du monde l’existence de ce tort qui est fait à quelqu’un qui n’a rien à faire en prison. Il y a son épouse, il y a lui-même. Ils ne sont même pas en prison, ils sont retenus en tant qu’otages par les autorités nigériennes, en l’absence de toute procédure juridique. C’est une affaire de principe. C’est une affaire très simple. Mohamed Bazoum n’a rien à faire en prison tant qu’il n’a pas été condamné par la justice de son pays. Et l’Afrique ne va pas se développer avec des pratiques de ce genre, pense Achille Mbembé. »
Alain Dossou