La junte militaire du Burkina Faso fait feu de tout bois. Elle a récemment annoncé l’interdiction des actes homosexuels, ce qui en fait le dernier État africain en date à sévir contre les rations entre personnes du même sexe, en dépit de la forte opposition des puissances occidentales.
On le sait, dans la majorité des pays africains, l’homosexualité est mal vue. Mais jusque-là, elle n’était pas interdite. Le Burkina Faso, qui faisait partie des 22 États africains (sur 54) où les relations entre personnes de même sexe n’étaient pas criminalisées, vient de franchir le pas en annonçant son interdiction sur son territoire désormais.
Le ministre de la justice, Edasso Rodrigue Bayala, a déclaré que le cabinet de la junte avait approuvé la législation visant à faire de l’homosexualité un délit punissable.
Les militaires ont pris le pouvoir au Burkina Faso en septembre 2022 et se sont tournés vers la Russie après avoir considérablement réduit leurs liens avec la France.
Dans ce pays sahélien, les musulmans représentent environ 64°/° de la population et les chrétiens 26 %. Les 10 % restants suivent des religions traditionnelles ou n’ont pas de foi.
La décision du Burkina Faso d’interdire les relations homosexuelles s’inscrit dans le cadre d’une révision de sa législation sur le mariage.
La nouvelle législation, qui doit encore être adoptée par le Parlement contrôlé par les militaires et approuvée par le chef de la junte, Ibrahim Traoré, ne reconnaît que les mariages religieux et coutumiers. « Désormais l’homosexualité et les pratiques qui y sont associées seront punies par la loi », a déclaré le ministre burkinabé de la justice.
La fille du président camerounais a suscité des réactions mitigées après avoir révélé son homosexualité. Brenda Biya qui vit en Suisse, a déclaré qu’elle espérait que son coming out contribuerait à modifier la loi interdisant les relations homosexuelles dans le pays.
Au Ghana, le Parlement a adopté en février un nouveau projet de loi très strict qui prévoit une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à trois ans pour toute personne reconnue coupable de s’être identifiée comme LGBTQ+.
Le président Nana Akufo-Addo ne l’a toutefois pas promulguée, déclarant qu’il attendrait que les tribunaux se prononcent sur sa constitutionnalité. À la vérité, le ministère des finances l’a averti que si le projet de loi était adopté, le Ghana pourrait perdre 3,8 milliards de dollars de financement de la Banque mondiale au cours des cinq à six prochaines années.
Lamine Thiam