Un juge du comté de Los Angeles a ouvert la voie vendredi à la possibilité d’un autre procès pour agression sexuelle pour le comédien Bill Cosby, tout juste sorti de prison, ont affirmé les avocats d’une femme qui avait porté plainte au civil en 2004.
Celui qui a incarné pendant des années le père idéal dans le « Cosby Show » avait été libéré de prison le 30 juin dernier, après l’annulation par la Cour suprême de Pennsylvanie de sa condamnation à un minimum de 3 ans de prison pour avoir agressé sexuellement en 2004 Andrea Constand, une femme qui travaillait pour l’université Temple à Philadelphie.
Cette affaire est la seule à avoir fait l’objet de poursuites pénales, mais Bill Cosby a été mis en cause par des dizaines de femmes, dont Judy Huth, qui avait déposé plainte au civil le 2 décembre 2014. Elle affirme souffrir de séquelles psychologiques depuis que le comédien l’aurait agressée sexuellement en 1974, alors qu’elle n’avait que 15 ans, dans le célèbre Playboy Mansion à Los Angeles.
Dans ce dossier, le juge avait prononcé la suspension de la procédure, en raison des poursuites pénales dont Cosby faisait l’objet. Ce sursis a été quasi totalement levé vendredi, sauf sur la question d’une éventuelle déposition du comédien âgé de 84 ans, ont expliqué les avocats de la plaignante, Gloria Allred, John West et Nathan Goldberg, lors d’une visioconférence de presse.
Ce dernier sursis « restera en vigueur jusqu’au 30 septembre », le temps de savoir si la décision rendue par la Cour suprême de Pennsylvanie est attaquée devant la Cour suprême des Etats-Unis, a expliqué John West. Il a précisé que le juge avait fixé un éventuel procès au 18 avril 2022.
Les avocats de Bill Cosby, qui n’ont pas pu être joints dans l’immédiat, ont déjà fait savoir que leur client se placerait sous la protection du cinquième amendement de la Constitution, qui garantit de ne pas être poursuivi deux fois pour le même crime ou de ne pas s’auto-incriminer.
Dans sa décision, la Cour suprême de Pennsylvanie rappelle qu’un procureur avait décidé de ne pas poursuivre Bill Cosby au pénal dans l’affaire Andrea Constand, tout en l’incitant à témoigner dans une procédure au civil.
Bill Cosby avait reconnu avoir donné à Andrea Constand un puissant sédatif et avoir procédé à des attouchements sur elle, jugeant qu’elle était consentante, car elle n’avait pas réagi. Ce témoignage avait ensuite été retenu contre lui lors de son procès pénal, quand un nouveau procureur avait décidé de relancer l’affaire.