Le chanteur et producteur américain R. Kelly a été transféré depuis Chicago, où il était incarcéré depuis 2019, vers une prison de Brooklyn, en prévision de la tenue, début août, de son procès pour enlèvement, séquestration et relations sexuelles avec des mineures.
Robert Kelly, de son vrai nom, apparaît désormais, dans la base de données du Bureau fédéral des prisons, comme détenu du Brooklyn Metropolitan Detention Center (MDC), un centre de détention situé dans le quartier de Sunset Park, dans le sud-ouest de Brooklyn.
Il était jusqu’ici détenu au Metropolitan Correctional Center de Chicago depuis juillet 2019, après son inculpation dans un deuxième dossier distinct, qui devrait lui valoir un autre procès pour des faits similaires.
Le procès de Brooklyn, qui doit s’ouvrir le 9 août, sera l’un des plus médiatisés d’une année qui n’en a pas connu beaucoup, la pandémie de coronavirus ayant contraint les tribunaux à tourner au ralenti.
Le chanteur de 54 ans devra répondre de huit chefs d’accusation, dont certains concernent plusieurs victimes présumées.
Il est mis en cause pour des relations sexuelles avec des mineures mais aussi accusé d’avoir enlevé, séquestré, menacé et filmé, à leur insu, plusieurs jeunes filles et jeunes femmes dans différents Etats américains.
Les faits s’étalent sur près d’un quart de siècle, de 1994 à 2018, selon l’acte d’accusation.
Accusé depuis des décennies d’avoir incité des mineures à avoir des relations sexuelles avec lui et même d’avoir constitué un réseau d’esclaves sexuelles, R. Kelly a longtemps bénéficié du soutien d’une partie de l’opinion et d’une base de fans très fidèles.
Poursuivi une première fois au début des années 2000, il avait été acquitté en 2008 à l’issue d’un procès lié à des enregistrements vidéo d’actes sexuels réalisés avec une jeune fille de 14 ans.
L’élan du mouvement #MeToo a jeté une lumière crue sur le passé de l’interprète du tube « I Believe I Can Fly », un réexamen accéléré par la diffusion, en 2019, d’un documentaire accablant qui le mettait en cause, témoignages à l’appui, pour de multiples agressions sexuelles, notamment de filles de moins de 16 ans.
Plusieurs enquêtes ont alors été ouvertes et la maison de disques Sony Music a mis fin au contrat qui liait sa filiale RCA au crooner star des années 1990.