Le président Patrice Talon a prêté serment dimanche pour un second mandat de cinq ans à la tête du Bénin, après sa réélection mi-avril avec plus de 86% des voix lors d’un scrutin auquel aucune figure de l’opposition n’avait pu participer.
« Ce mandat sera hautement social. Mon souhait en ce qui me concerne personnellement, c’est qu’il soit établi à la fin du mandat que j’ai donné le meilleur de moi-même pour notre satisfaction commune », a déclaré le chef de l’Etat lors de la cérémonie d’investiture, qui s’est tenue au stade Charles de Gaulle de Porto-Novo.
Le président âgé de 63 ans a promis de poursuivre les réformes économiques et sociales engagées depuis son arrivé au pouvoir en 2016. Pour sa réélection, il a pu compter sur un bon bilan économique, avec notamment la réalisation d’infrastructures routières et énergétiques.
« Ces mesures seront sources de richesse et d’emplois », a promis le président, dont le slogan de campagne était « le développement, ça y est ».
Toutefois, depuis son élection en 2016, le Bénin, longtemps vu comme un modèle de démocratie en Afrique de l’Ouest, a pris un tournant autoritaire.
L’élection présidentielle d’avril a été inédite: aucune de grandes figures de l’opposition n’y a participé, les principales étant en exil, et deux opposants importants, dont les candidatures à la présidentielle avaient été recalées, sont désormais incarcérés.
La campagne électorale avait également été marquée par des violences dans le centre du pays, où des manifestants avaient protesté contre l’absence de l’opposition au scrutin en bloquant une route, principale axe entre le Sud et le Nord du pays.
Lors de la cérémonie dimanche, le président a affirmé: « les élections ainsi que les incompréhensions ou les querelles qu’elles génèrent, c’est désormais du passé ».
Il y a un mois, il avait affirmé lors d’un entretien avec la presse ne pas envisager de gracier les deux opposants emprisonnés.
Il avait aussi affirmé ne pas avoir la moindre intention de changer la Constitution afin de briguer un troisième mandat en 2026. Dimanche, lors de son discours, il a effectivement parlé d’un « ultime mandat ».