La junte au pouvoir au Tchad a annoncé dimanche la levée du couvre-feu instauré il y a douze jours, après l’annonce de la mort du président Idriss Déby Itno, selon un décret du porte-parole de l’armée.
« Après évaluation des mesures initialement prises par le Conseil militaire de transition (CMT) sur l’ensemble du territoire national et de la situation sécuritaire (…), le couvre-feu instauré le 20 avril 2021 est levé » dimanche, selon un décret signé par le général Azem Bermandoa Agouna.
Ce couvre-feu, initialement instauré de 18H00 à 05H00 sur l’ensemble du territoire, avait ensuite été ramené de 20H00 à 05H00.
Depuis la mort d’Idriss Déby, son fils Mahamat Idriss Déby, à la tête du CMT, concentre pratiquement tous les pouvoirs. Entouré de 14 généraux, tous fidèles à son père, il a dissous l’Assemblée nationale et le gouvernement et s’arroge les titres de président de la République et de chef suprême des armées.
Des manifestations contre la junte à l’appel de l’opposition et la société civile qui dénonce un « coup d’Etat institutionnel » ont fait le 27 avril six morts à N’Djamena et dans le Sud, selon les autorités, neuf selon une ONG locale. Plus de 650 personnes ont été arrêtées lors de ces manifestations interdites et durement réprimées.
Depuis la mi-avril, des combats opposent l’armée au groupe rebelle du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT), basé, dans le sud de la Libye. C’est en se rendant sur le front contre le FACT qu’Idriss Déby, tout juste réélu, a été tué, selon les autorités.
Les colonnes de pick-ups des rebelles sont d’abord descendues vers le Sud à partir du 11 avril, jour de l’élection présidentielle, en franchissant la frontière Libye-Tchad, puis sont passées par le Niger, avant de rentrer de nouveau au Tchad dans la province du Kanem (Ouest).
Les autorités ont assuré vendredi avoir tué « plusieurs centaines » de rebelles en 48 heures dans cette région. L’armée avait déjà déclaré le 19 avril avoir tué 300 rebelles. Et 246 autres avaient été capturés et déférés au parquet de N’Djamena, selon la justice.