Cinq jours après son élection par acclamation à la tête de la Confédération africaine de football (CAF), le 12 mars 2021, à Rabat au Maroc, Patrice Motsepe a dévoilé ses plans pour la relance de l’institution. En tant que président de la Caf, Patrice Motsepe est devenu automatiquement vice-président de la Fifa et membre du Conseil de la FIFA.
Le successeur du Malgache Ahmad Ahmad qui veut insuffler un nouvel esprit au ballon rond africain met déjà ses troupes en ordre de bataille. «Nous devons arrêter d’être trop pessimistes et négatifs à propos du Mondial. (…) Il n’y a aucun continent qui a réussi en s’attardant sur ses échecs. (…) Une équipe africaine doit gagner la Coupe du monde dans un avenir proche», exhorte le milliardaire sud-africain au cours d’une conférence de presse à Johannesburg. Cette déclaration du tout nouveau président de la CAF est d’autant plus réelle que depuis la création de la Coupe du monde, aucune équipe africaine n’a dépassé les quarts de finale. Seuls le Cameroun (1990), le Sénégal (2002) puis le Ghana (2010) ont atteint ce stade de la compétition.
L’ambition de Patrice Motsepe est de «rendre le football africain attractif» en améliorant le niveau et l’organisation des compétitions. Il veut «ramener les équilibres financiers… redorer l’image de l’institution et lui donner une vraie «autonomie». Avec à ses côtés ses vice-présidents le Sénégalais Augustin Senghor et le Mauritanien Ahmed Yahya ainsi que son Conseiller spécial l’Ivoirien Jacques Anouma.
Face à la situation financière préoccupante de la CAF, l’homme d’affaire qui a fait fortune dans l’industrie minière et la finance pense qu’un sponsoring plus accru du secteur privé permettra de développer et de «rendre plus substantielles» la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) et la Ligue des Champions africaine. Il révèle que la CAF dispose de 70 millions de dollars (un peu plus de 38 milliards Fcfa) de fonds propres. «Si on continue dans cette logique, on aura de quoi fonctionner pendant ce mandat, mais ce sera l’impasse pour le prochain», prévient le patron de la faîtière du football africain. La recherche des financements sera donc une de ses premières priorités car il y a une «extrême urgence» de «stabiliser les finances de la CAF». Motsepe estime qu’il est indispensable de rassembler les 56 associations membres de la CAF. «Il faut faire venir les sponsors privés dans le football africain. Nous devons augmenter le sponsoring de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), rendre ces aides plus importantes. Nous devons développer aussi le sponsoring de la Ligue des champions africaine», fait-il remarquer, suggérant une Assemblée générale semestrielle pour mieux faire face aux problèmes de la CAF.
Propriétaire des Mamelodi Sundowns, une équipe de Pretoria vainqueur de la Ligue des champions de la CAF en 2016, Patrice Motsepe promet qu’il ne se représenterait pas après son mandat de quatre ans si l’institution ne faisait pas de réels progrès sous sa direction. Adoubé par le président de la Fifa, Gianni Infantino, son parrain qui avait proposé que la CAN se tienne tous les quatre ans, lui souhaite par contre que la compétition phare du football africain soit organisée tous les deux ans.
Notons qu’au lendemain de son élection, le nouveau président de la CAF a procédé à des nominations. Il a surpris plus d’un dans le choix de ses (5) vice-présidents. Si le Sénégalais Augustin Senghor et le Mauritanien Ahmed Yahya, respectivement 1er et 2e vice-président, étaient déjà connus, les nominations du Djiboutien Suleïman Waberi (3e), le Camerounais Seydou Mbombo Njoya (4e) et la Comorienne Kanizat Ibrahim (5e), ont tout de même surpris. Surtout celle de Véron Mosengo-Omba, directeur de la division Associations membres de la Fifa, qui remplace le Marocain Abdelmounaïm Bah au poste de secrétaire général de l’institution.
Jean-Christophe PAGNI, Correspondant à Abidjan, paru dans le Diasporas-News n°124 d’Avril 2021