Journée internationale de la femme, mois de la femme, il y a belle lurette que ces concepts sont installés dans notre quotidien. Mais en prend-on réellement le pli, notamment en termes
d’égalité ? En tous les cas, une fois lancée, cette égalité est condamnée à se concrétiser. Le 8 mars, c’est la date retenue par toutes les nations du monde, pour célébrer la femme. Nous n’avons rien contre cela, bien au contraire ! Mais n’est-ce pas tous les jours que nous devons nous rappeler leurs droits aussi ? Officialisée en 1977, donc il y a 44 ans, la Journée internationale des droits des femmes trouve son origine dans les luttes des ouvrières du début du XXe siècle pour de meilleures conditions de travail et le droit de vote. Journée de manifestations à travers le monde, elle est aussi l’occasion de faire un bilan sur la situation des femmes. Traditionnellement les groupes de femmes et associations de militantes préparent des manifestations, pour fêter les victoires et les acquis, faire entendre leurs revendications pour tenter d’améliorer leur condition.
L’égalité homme-femme, rabâchée à souhait, doit se voir à tous les étages de la vie, surtout dans le traitement salarial. À diplôme égal, une femme est encore, hélas, moins bien payée qu’un homme. La Journée internationale des femmes reste donc aujourd’hui d’une brûlante actualité, histoire de la rappeler, si tant est que les décideurs, en général, des hommes, l’aient un tant soit peu oubliée. Tant que l’égalité salariale n’aura pas été atteinte, surtout dans nos contrées en voie de développement, cette journée devra continuer d’être célébrée. Ce ne serait pas mentir que de dire que nous vivons dans un monde de machos. Dans des domaines comme la politique ou le métier de journaliste, la femme arrive facilement à talonner voire à surclasser les hommes. Il est donc temps que dans de nombreux autres domaines tels que le cinéma, le sport, la musique, et bien d’autres, les cachets et émoluments ne récompensent que le talent, rien que le talent ! Sur le plan militaire, il y a encore plus d’effort à fournir. En effet, dans les contrées au sud du Sahara, on a du mal, culturellement, à se faire commander par une femme. Mais rien ne dit qu’elle serait pire qu’un homme. À ce sujet, un humoriste africain définissait dans ses mots le concept de « la nuit porte conseil ». En général, c’est ce que l’épouse lui aura conseillé sur l’oreiller que l’homme viendra exposer le lendemain, en bombant le torse. Pourquoi ne pas, au vu et au su de tous, donner un peu plus la parole et le leadership aux femmes ?
Malick Daho, paru dans le Diasporas-News n°123 Mars 2021