L’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, en liberté conditionnelle à Bruxelles après son acquittement en première instance par la Cour pénale internationale (CPI), va rentrer en Côte d’Ivoire « mi-mars », a affirmé mercredi son parti.
« Il (Laurent Gbagbo) m’a donné la permission d’organiser son retour pour la mi-mars en Côte d’Ivoire », a affirmé le secrétaire général du Front populaire ivoirien (FPI, le parti créé par M. Gbagbo), Adou Assoa, lors de la présentation d’un « Comité national d’accueil ».
M. Assoa qui s’exprimait devant plusieurs dizaines de partisans de M. Gbagbo dans un grand hôtel d’Abidjan, a affirmé que ce retour se fera « conformément à une loi votée en 2015 » sur les avantages des anciens chefs d’Etat.
« Certains pensent que nous voulons faire un coup de force. Le président Gbagbo m’a dit: négocie avec le gouvernement pour que je rentre tranquillement en Côte d’Ivoire, pour que cela soit la joie pour tous ceux qui veulent la paix et la réconciliation au pays », a-t-il souligné.
« Préparons nous pour une grande fête », a lancé Assoa en présentant des pagnes, casquettes et t-shirts à l’effigie de Laurent Gbagbo.
Le ministre ivoirien de la Réconciliation nationale, Kouadio Konan Bertin, a annoncé la semaine dernière sa prochaine rencontre à Bruxelles avec Laurent Gbagbo pour parler des modalités de son retour en Côte d’Ivoire.
Le retour de M. Gbagbo est un des points en discussion entre le pouvoir et l’opposition qui ne reconnaît pas la réélection fin octobre 2020 du président Alassane Ouattara, estimant son troisième mandat inconstitutionnel.
Toutefois, le chef de l’Etat a déjà assuré à plusieurs reprises qu’il était favorable à ce retour.
M. Gbagbo, qui a dirigé la Côte d’Ivoire de 2000 à 2010, n’avait déjà pas reconnu la victoire de Ouattara à la présidentielle de décembre 2010.
Arrêté en avril 2011 après une violente crise post-électorale ayant fait quelque 3.000 morts, il avait été transféré à la CPI de La Haye pour y être jugé pour crimes contre l’humanité.
Acquitté en janvier 2019, il vit depuis à Bruxelles dans l’attente d’un éventuel appel de la procureure de la CPI, Fatou Bensouda.
La CPI a refusé une demande de liberté sans condition, mais a autorisé Gbagbo à quitter la Belgique si le pays où il souhaite se rendre accepte de le recevoir.