mercredi, octobre 30, 2024
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Election à la CAF: La nuit des longs couteaux ?

La Confédération africaine de football (CAF) doit se choisir un nouveau président le 12 mars prochain. Depuis l’annonce de la date de l’Assemblée générale élective, il ne se passe pas un seul jour paisible dans la lutte à la présidence de la faîtière du football africain. Le processus électoral a pris des allures de guerre des gangs et chaque journée apporte son lot de rebondissement et de pseudo-révélation sur tel ou tel autre candidat.

Début janvier, la Commission de gouvernance avait validé les candidatures de l’Ivoirien Jacques Anouma et du Sénégalais Augustin Senghor. Celles du Mauritanien Ahmed Yahya et du Sud-Africain Patrice Motsepe ont été jugées « recevables mais la Commission estime que des vérifications complémentaires sont nécessaires avant une décision finale. À cet effet une audition de ces candidats serait organisée au Caire le 28 janvier 2021 ». Finalement, toutes les   candidatures ont été retenues, sans que l’on sache vraiment pourquoi elles étaient douteuses en première instance et régulières désormais. La candidature du président sortant, Ahmad Ahmad, avait quant à elle, été purement et simplement invalidée, le Malgache étant sous le coup d’une suspension de 5 ans à lui infligée par la FIFA. Or, le tribunal arbitral du sport vient, dans un timing qui interroge, de rendre une décision suspendant les sanctions contre Ahmad. Ce qui lui permettrait de reprendre son poste de Président de la CAF et pourquoi pas, de redevenir candidat à sa propre succession. On est dans un « foutoir » sans nom, provoqué par une FIFA aux allants néocolonialistes. Une FIFA qui, d’ailleurs, souhaite prendre une part active dans le processus, soit une forme d’ingérence qui ne dit pas son nom.

À y regarder de près, l’élection du prochain président de la CAF est une vraie guerre de tranchées. Et dans les états-majors, c’est la veillée d’armes, une nuit des longs couteaux. Déjà, il est clair que la FIFA, même si elle ne le dit pas, a son candidat. Elle voudra donc l’imposer sans l’air d’y toucher. Mais comment procéder ? Les autres camps fourbissent aussi leurs armes. Du coup, les basses manœuvres ont commencé. On fait preuve d’ingéniosité de mauvaise foi pour discréditer ses adversaires.

À peine le programme d’Augustin Senghor dévoilé le 24 janvier dernier qu’une organisation des Mauritaniens de la diaspora aux USA et en Europe a écrit à Constant Omari, le président en exercice de la CAF, lui demandant d’invalider la candidature de leur compatriote Yahya, l’accusant de malversations politiques et de pratiques ne respectant pas les droits de l’homme. Sitôt la missive publiée que les voisins, Sénégalais et Mauritaniens s’accusent mutuellement de coup bas. Le candidat sud-africain, riche au demeurant, est lui, accusé d’avoir offert le pèlerinage à la Mecque à certains potentiels votants, sans oublier de glisser de somptueux pot-de-vin à d’autres. Les dénonciations, peut-être pas toutes calomnieuses, fusent de partout. Et le spectacle est bien triste. Pauvre Afrique !

Il est clair que de gros intérêts sont en jeu dans cette affaire. Des contrats de sponsoring, des contrats de BTP pour la construction des stades, le lobbying des grands équipementiers sportifs et la vente des droits télévisuels des prochaines compétitions font perdre la tête à tous. C’est à croire que, encore une fois, les acteurs, ceux qui mouillent le maillot sur les pelouses, sont la portion congrue des joutes à venir.

Même quand elle ne le veut pas, l’Afrique fait son maximum pour être la risée du monde entier. Sinon comment comprendre de telle bassesses pour une élection de président de la CAF ? Il y a peut-être aussi des enjeux politiques sous-jacents et bien cachés. Car, comme le dit une humoriste française : « On ne nous dit pas tout ! » Mais, avouons-le, le spectacle est triste et ridicule !

En attendant le prochain épisode qui sans surprise, s’annonce savoureux ! Comme les tests Covid réalisés durant le CHAN au Cameroun, positifs ou négatifs selon la dangerosité footballistique de l’adversaire. On en a assez dit, c’est donc tout pour le moment !

Malick Daho, paru dans le Diasporas-News n°122 de Février 2021

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