A quatre mois de la présidentielle en Côte d’Ivoire, l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo a lancé une « initiative pour des élections apaisées en 2020 », selon un texte de son porte-parole Justin Katinan Koné.
« Le président Laurent Gbagbo note que la généralisation de la violence électorale met en péril la démocratie (…), c’est pourquoi il lance cette +initiative pour une élection sans violence en 2020+ », a écrit M. Katinan Koné dans un texte transmis à l’AFP.
Selon ce texte, Laurent Gbagbo a demandé à son parti, le Front populaire ivoirien (FPI, opposition), et à ses alliés, « de porter cette initiative », afin « d’entreprendre en amont toutes les démarches nécessaires en direction des acteurs politiques, des leaders d’opinion de la société civile et religieuse, ainsi que des représentations diplomatiques présentes dans notre pays, à l’effet de travailler à la pacification ».
M. Gbagbo a mandaté Massany Bamba, vice-présidente du parti, ancienne députée de Port-Bouët (une commune d’Abidjan), pour « constituer une équipe de personnes venant des grandes régions du pays et si possible de toutes les sensibilités politiques pour porter ce message de paix partout en Côte d’Ivoire », selon le texte.
« Nous devons tous absolument tirer les leçons de notre douloureux passé et bâtir un avenir démocratique meilleur pour nous-mêmes et, surtout, pour les générations futures ».
La Cour pénale internationale (CPI) a assoupli fin mai les conditions de la liberté conditionnelle de M. Gbagbo, 75 ans, qui a passé sept ans en détention à La Haye. Acquitté en 2019 d’accusations de crimes contre l’humanité, M. Gbagbo doit toutefois encore attendre un éventuel appel de la procureure.
M. Gbagbo, au pouvoir de 2000 à 2010, a en outre été condamné par la justice ivoirienne à 20 ans de prison pour le « braquage » de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest.
Dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011 qui a fait 3.000 morts, la présidentielle d’octobre 2020 s’annonce tendue. Les élections municipales et régionales de 2018 avaient été marquées par de nombreuses violences et des fraudes.
Le FPI n’a pour le moment pas désigné de candidat.
Le parti du président Alassane Ouattara, qui ne briguera pas un troisième mandat, a désigné le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, soigné en France depuis début mai pour des problèmes cardiaques.
L’ancien chef rebelle Guillaume Soro, ex-Premier ministre de M. Ouattara, s’est porté candidat mais fait face à plusieurs procédures judiciaires, dont une condamnation à 20 ans de prison. Il vit en exil en France.
Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) choisira son candidat fin juillet. Selon de nombreux observateurs, l’ancien président Henri Konan Bédié, 86 ans, devrait être investi.