Kaïs Saïed et Nabil Karoui. Les deux candidats « antisystème », affirmaient, dimanche 15 septembre dans la soirée, être qualifiés pour le 2e tour de la présidentielle tunisienne.
L’universitaire conservateur Kaïs Saïed a annoncé être arrivé « le premier au premier tour », s’appuyant sur ces sondages qui le donnent en tête avec quatre points d’écart devant M. Karoui.
Pour sa part, Nabil Karoui, le magnat des médias incarcéré le 23 août dernier pour fraude fiscale et blanchiment d’argent « est au second tour », a déclaré une responsable de son parti Qalb Tounes. « Nous espérons qu’il sera libéré demain et qu’il puisse mener campagne de façon équitable », a déclaré de son côté l’épouse de M. Karoui, Salwa Smaoui, devant la presse, avant de lire une lettre écrite par son mari. « Nous espérons pour ce second tour que l’injustice cesse et que la compétition électorale soit équitable envers les deux candidats, avec un respect total de la Constitution, des lois et de la volonté des citoyens et des électeurs », a-t-elle lu.
S’ils se confirment, ces résultats sont un véritable coup de tonnerre qui balaye la classe politique tunisienne au pouvoir depuis la révolution de 2011, et ouvrent une période de grande incertitude dans le pays pionnier du printemps arabe. Les résultats officiels préliminaires ne seront annoncés que mardi par l’Isie, l’instance chargée de l’organisation du scrutin.