vendredi, novembre 22, 2024
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Des taxis volants pour les Jeux olympiques de 2024?

Aller en 2024 de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle à un site olympique en taxi volant (VTOL)? Ce n’est pas une chimère, mais l’objectif « ambitieux » d’Aéroports de Paris (ADP), qui veut profiter des JO pour tester un projet de mobilité du futur, avec Airbus et la RATP.

Au salon du Bourget, cette semaine au nord de Paris, les trois partenaires ont annoncé le lancement d’une étude de faisabilité pour un démonstrateur de taxi volant qui serait présenté aux JO de Paris en 2024.

« En 2010 pour la première fois sur la terre, plus de la moitié des êtres humains habitaient en zone urbaine et on pense qu’on passera les 60% en 2030 », explique le patron d’Airbus Guillaume Faury. Pour lui, « l’idée d’utiliser la troisième dimension est évidente ».

« Si on a la conviction que dans les 5, 10, 15, 20 ou 30 ans à venir, la basse altitude est un espace à conquérir, il faut réunir les conditions aujourd’hui », estime pour sa part le directeur général exécutif de Groupe ADP Edward Arkwright.

D’autant que les projets de VTOL (vertical take-off and landing), les véhicules à décollage et atterrissage verticaux, se multiplient pour répondre à une équation multiple, entre urbanisation, axes routiers engorgés et pression environnementale croissante.

La réalisation du train rapide CDG Express entre Roissy et le centre de Paris, destinée à soulager la congestion, a été récemment repoussée au-delà des Jeux olympiques.

Pour l’avionneur, le gestionnaire aéroportuaire et l’exploitant des services de transports en commun de Paris, la perspective de ces jeux sera l’opportunité d’exposer les initiatives françaises.

Multiplications des projets –

Concrètement, ADP doit choisir d’ici à la fin de l’année parmi l’un des 10 aérodromes d’Ile-de-France qu’il gère (Chavenay-Villepreux, Chelles le Pin, Coulommiers-Voisins, Etampes-Mondésir, Lognes-Emerainville, Meaux-Esbly, Persan-Beaumont Vexin, Pontoise-Cormeilles en Vexin, Saint-Cyr, Toussus-Le-Noble) et se donne ensuite 18 mois pour y construire un « Vertiport » capable d’accueillir des taxis volants.

L’investissement en infrastructure représente une dizaine de millions d’euros, indique M. Arkwright, et le projet permettra de tester la liaison « via un couloir d’hélicoptère existant ». Selon lui, le groupe ADP « est très sollicité à l’étranger sur cette ingénierie bâtimentaire », du Golfe à l’Asie.

Cette infrastructure permettrait idéalement « une rotation toutes les six minutes ».

Pour réaliser le VTOL de 2024, ADP travaille avec Airbus, qui s’est engagé depuis quelques années dans la mobilité urbaine à propulsion 100% électrique.

Le constructeur dispose déjà de deux démonstrateurs: « Vahana » (une place) et « CityAirbus » (quatre places). Il va « faire converger ces deux projets vers un véhicule qui va permettre de répondre aux premiers cas d’usage », explique M. Faury.

« Ce partenariat est une opportunité unique de développer des solutions technologiques, un produit, un cadre règlementaire, un modèle économique », ajoute-t-il.

« Etape importante » –

« Ce projet réduit les contraintes, non seulement en terme d’infrastructures mais aussi concernant le trafic aérien puisqu’il s’agit d’une expérimentation sur un couloir donné », commente Jean-Louis Rassineux, responsable aéronautique et défense pour le cabinet d’études Deloitte. « C’est de passer à grande échelle qui va être complexe », explique-t-il à l’AFP.

Outre les progrès à faire sur les batteries et la détection anti-collision, il évoque aussi « des contraintes sur la compatibilité et la régulation du trafic ».

Mais, c’est la question de l’acceptation par le grand public qui sera centrale. Il faudra « des niveaux de sécurité aussi exigeants que pour l’aérien » et « une réelle valeur ajoutée aux transports existants », ajoute-t-il.

En tout état de cause, le cabinet Deloitte évalue le poids du marché à 17 milliards de dollars d’ici à 2040, rien qu’aux Etats-Unis.

« Il reste du chemin à parcourir avant d’intégrer un véhicule volant dans le transport urbain », estime la ministre des Transports Elisabeth Borne. Mais elle qualifie les expérimentations de 2024 d' »une des étapes importantes » des travaux qui « doivent permettre de faire émerger une offre de transport complète, intégrée et respectueuse de l’environnement ».

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