Le parti de l’ex-chef rebelle congolais Frédéric Bintsamou, alias pasteur Ntoumi, a été autorisé à reprendre ses activités politiques après trois années d’interdiction, a-t-on appris lundi de sources concordantes.
« C’est le ministre de l’Intérieur (Raymond Zephyrin Mboulou, ndlr) qui a adressé une correspondance au pasteur Ntoumi pour lui indiquer que son parti pouvait désormais se redéployer sur l’ensemble du territoire congolais », a indiqué à l’AFP une source au ministère de l’Intérieur.
Selon cette source, Séraphin Ondelé, directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur, est allé remettre cette correspondance au pasteur Ntoumi dans son fief du Pool (Sud).
« Le pasteur Ntoumi a bel et bien reçu la correspondance du ministre de l’Intérieur qui réhabilite son parti », a affirmé à l’AFP un proche de l’ex-chef rebelle, qui a requis l’anonymat.
M. Ntoumi vit retranché dans son fief du Pool depuis avril 2016. Cette région a été le théâtre des violences post-électorales qui ont éclaté au lendemain de la présidentielle contestée de 2016, remportée par le président Denis Sassou Nguesso (76 ans en 2019, dont 35 au pouvoir).
Son parti a été suspendu la même année par les autorités.
La crise du Pool, qui s’est déroulée à « huis clos » selon des ONG internationales, a provoqué le déplacement de plus de 138.000 personnes.
Fin 2017, un accord signé entre le gouvernement et les représentants du pasteur Ntoumi qui a mis fin à ce conflit.
Depuis, plus de 8.000 armes collectées auprès des ex-combattants ninjas du pasteur Ntoumi ont été détruites.