incontournable sur le continent »
Formé à Cotonou et rapidement recruté par les Girondins de Bordeaux en 2013, le milieu international béninois reste un grand espoir du football africain. Depuis quatre ans, il tente comme il peut de hisser Niort vers les sommets. Et dans ce long entretien, empreint de sincérité et accordé dans la salle VIP d’un des clubs phares de la Nouvelle Aquitaine, David Djigla fait son bilan, jure que le Bénin sera à la Coupe d’Afrique des nations « Egypte 2019 » et promet d’imiter les icônes du continent telles Samuel Eto’o ou encore Didier Drogba.
Diasporas-News : L’écrivain du nom de Michel Houellebecq a récemment écrit un livre baptisé SEROTONINE où il dit : « Niort est l’une des villes les plus laides de France… ». Quel commentaire faites-vous ?
David Djigla : (Rires) Chacun à sa façon de voir les choses. Pour moi, Niort est une petite ville loin d’être laide. C’est une ville sympathique. Je m’y sens bien avec ma petite famille.
D-N : Qu’appréciez-vous spécialement à Niort ?
D.D : Déjà la ville de Niort est la capitale de l’Assurance et les habitants sont sympathiques. C’est comme une famille car tout le monde se connaît. Je n’aime pas les villes où il y a plein de monde… En plus, le bus est gratuit dans cette ville contrairement à beaucoup d’autres villes françaises. Cela facilite les déplacements. Je me sens bien ici.
D-N : Un mot sur le Stade René Gaillard et les supporters Niortais…
D.D : Nos supporters nous motivent et sont tout le temps derrière nous, dans les bons comme dans les mauvais moments. Certes, il y a une piste d’athlétisme autour du terrain, ce qui peut sembler les éloigner de leurs joueurs mais ils sont toujours à fond derrière leur équipe. Je suis à ma quatrième saison ici, je peux vous assurer qu’ils font bien leur boulot et je les félicite pour cela.
D-N : Pouvez-vous rappeler votre parcours aux lecteurs de Diasporas News ?
D.D : J’ai aujourd’hui 23 ans. Je suis milieu offensif béninois. J’ai commencé depuis l’âge de 6 ans dans un petit club de quartier de Cotonou, puis j’ai signé dans un autre club de la capitale béninoise appelé Onze Créateurs. Nous avons joué la Ligue 2 autour de 2012-2013. C’est au cours de cette saison que j’ai disputé la Coupe d’Afrique des nations U20 en Algérie. Après, tout est allé vite car j’ai fait des essais à Bordeaux, Lyon et Marseille. Mais c’est à Bordeaux que j’ai signé mon premier contrat professionnel en 2013. J’ai passé deux saisons chez les Girondins et j’ai résilié ma dernière année de contrat car je jouais peu. Etant donné que le président Niortais se montrait intéressé, je me suis engagé avec les Chamois Niortais. Je suis donc à ma quatrième saison avec Niort.
D-N : Quel bilan faites-vous de vos quatre saisons à Niort ?
D.D : (Il respire profondément) Lorsque j’ai signé ici (NDLR ; en 2015), je voulais avoir du temps de jeu que je n’avais pas eu à Bordeaux. C’est fait ! Après, j’ai eu des bons comme des mauvais moments comme quand je me suis fait opérer d’une pubalgie mais ce sont des choses qui arrivent en football. Dans l’ensemble, je me sens bien à Niort. C’est un club familial. L’an dernier, j’étais en fin de contrat. J’ai réfléchi puis finalement j’ai finalement accepté de prolonger mon contrat de deux années. Il y avait des sollicitations de l’étranger et d’autres clubs français mais j’ai préféré prolonger l’aventure à Niort.
D-N : Précédé d’une petite réputation lorsque vous êtes arrivé en France. Comment expliquez-vous que Djigla tarde encore à véritablement exploser ?
D.D : Je ne savais pas que j’avais une petite réputation (rires). C’est vrai que pour un jeune qui signait à Bordeaux, j’ai pris du temps pour m’adapter. Lors de ma première saison à Bordeaux surtout, j’ai eu beaucoup de pépins physiques. Lors de la deuxième saison, j’ai peu joué en professionnel. C’est pourquoi j’ai rebondi à Niort pour progresser. Sachez que le David Djigla que vous connaissez ne lâche rien. Je continue de travailler pour pouvoir réaliser mon rêve.
D-N : C’est quoi votre rêve ?
D.D : Faire rêver les jeunes comme d’autres joueurs africains m’ont fait rêver.
Peut-on savoir ces footballeurs qui vous ont fait rêver ?
Je n’ai pas forcément des idoles mais j’ai des exemples tels Samuel Eto’o, Yaya Touré et Didier Drogba.
D-N : Jouer un jour hors de la France, cela vous attire-t-il ?
D.D : J’y pense depuis tout petit. Je rêve de jouer la Premier League et surtout la Champion’s League. Prendre part un jour à cette prestigieuse compétition me plairait.
D-N : Abordons le chapitre Ecureuils du Bénin. Il n’y a pas longtemps, le patron du football béninois souhaitait que votre surnom soit changé car jugé peu ou pas du tout effrayant. Votre avis ?
D.D : (Rires) Changer le surnom ou pas ne changera pas grand-chose. Cela me fait rire. Ce sont des hommes qui jouent et non des animaux. Pour moi, ce n’est pas le plus important.
D-N : Vous êtes l’un des chouchous du public béninois. Pourquoi ?
D.D : J’ai une bonne relation avec mes supporters parce qu’ils me connaissent depuis les sélections des jeunes. En plus j’ai grandi à Cotonou. J’y ai beaucoup d’amis. Nous avons une bonne relation pour ces raisons.
D-N : Comment expliquez-vous que le Bénin peine toujours à devenir un grand d’Afrique ?
D.D : Nous avons de bons joueurs qui évoluent dans de bons championnats. Mais le groupe est encore jeune et nous avons un nouvel entraîneur (NDLR ; Michel Dussuyer). Il essaie de créer des automatismes entre nous. Il faut du temps. Les dirigeants s’impliquent aussi. Récemment, il y a eu un changement d’hommes à la Fédération. C’est une volonté commune qu’il faut afin que le Bénin devienne incontournable sur le continent.
D-N : Ce 22 mars à Cotonou, le Bénin affrontera le Togo dans le cadre de la dernière journée des éliminatoires de la CAN 2019. C’est une finale car le vainqueur sera qualifié. A quel match peut-on s’attendre ?
D.D : Il n’y a pas de favori. C’est du 50-50. Ce sera effectivement une finale. L’équipe qui se donnera au maximum arrachera la qualification. Nous connaissons l’importance de cette rencontre contre les Eperviers du Togo et nous ferons le maximum pour nous qualifier.
Guy-Florentin Yameogo, envoyé spécial à Niort
Paru dans le Diasporas-News n°104 de Mars 2019