Les juges de la Cour pénale internationale (CPI) ont rejeté mercredi la demande du procureur de maintenir l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo en détention, après avoir annoncé mardi son acquittement pour crimes contre l’humanité.
« A la majorité, la chambre (…) rejette la requête présentée par le procureur de maintenir M. Gbagbo et M. Blé Goudé (ex-chef du mouvement des Jeunes patriotes) en détention », a déclaré le juge président Cuno Tarfusser.
La chambre a également demandé « au greffe d’obtenir les assurances nécessaires auprès de M. Gbagbo et de M. Blé Goudé pour garantir leur retour » dans l’éventualité où leur présence à la Cour serait requise dans le futur.
Les juges avaient ordonné mardi la mise en liberté immédiate des deux hommes, qui a été suspendue dans l’attente d’une audience mercredi matin, où cours de laquelle l’accusation a pu faire part de ses objections.
Les procureurs de la Cour basée à La Haye ont exprimé leur intention de faire appel de l’acquittement retentissant de l’ancien président ivoirien.
Ils évoquent notamment un « risque concret » que ce dernier disparaisse dans l’éventualité où le procès se poursuivrait.
Les juges ont cependant estimé que les preuves fournies par l’accusation n’étaient pas suffisantes pour justifier le maintien en détention de MM. Gbagbo et Blé Goudé.
Ils n’ont communiqué aucun détail sur le temps qu’il faudrait pour libérer les deux hommes du centre de détention de la Cour.
Premier ancien chef d’État à avoir été remis à la CPI, M. Gbagbo était jugé pour des crimes commis pendant la crise post-électorale de 2010-2011, née de son refus de céder le pouvoir à son rival, l’actuel président ivoirien Alassane Ouattara. Les violences ont fait plus de 3.000 morts en cinq mois.