Ali BONGO ONDIMBA Président de la République gabonaise est mal en point. Bien que sorti du sommeil artificiel, sa santé inspire maintes inquiétudes en l’état actuel des choses.
Au cours de son séjour en Arabie Saoudite, le Chef de l’Etat gabonais a été victime d’un malaise qui a bien failli lui être fatal. Cependant, cette défaillance de santé a tout de même provoqué chez ce dernier, sans trop savoir ce que cela voudrait dire, une fatigue sévère, pour emprunter une expression chère au Porte-parole de la présidence. Ces propos ont d’ailleurs été abondamment tournés en dérision dans les réseaux sociaux, selon que l’on soit pour ou contre Ali BONGO ONDIMBA.
L’annonce de cette nouvelle a généré l’effet d’une douche froide chez le peuple gabonais, dont l’esprit était encore captivé par le second tour des élections législatives, exceptionnellement jumelées aux élections locales cette année 2018.
A défaut de disposer d’informations avérées, vu que les médias officiels locaux ont choisi de faire l’impasse sur le sujet, les gabonais se complaisent à spéculer avec un cynisme paroxystique sur l’état de santé de leur Président presque âgé de 60 ans, fils ainé de Feu OMAR BONGO ONDIMBA qui pendant près de 41 ans a dirigé cet Etat de l’Afrique centrale. Le père et le fils totalisent à eux deux 50 ans autrement dit un demi-siècle de règne.
Dans ce flot d’informations bonnes ou mauvaises, vraies ou fausses à propos de l’état de santé du n°1 gabonais, d’aucuns pour l’avoir sans nul doute déjà lu dans leurs boules de cristal respectives estiment que le Président est désormais en incapacité de diriger le Gabon. Il n’est point très sûr que ce pays parvienne à réaliser le même exploit que l’Algérie qui est à ce jour « dirigé » par un Président substantiellement diminué et affaibli par la maladie.
L’effacement prématuré d’Ali BONGO ONDIMBA de la scène politique gabonaise va inéluctablement induire deux successions : la succession à la tête de l’Etat d’une part et à celle du Parti d’autre part.
Ainsi, s’ouvrirait l’ère d’une nouvelle transition, juste 9 ans après la précédente du genre.
Dans cette hypothèse, le mécanisme constitutionnel en la matière sera à nouveau activé et la charge de l’intérim va échoir à l’actuelle Présidente du Sénat, comme pour dire que les dames seraient peut-être plus douées dans ce rôle.
La Présidente du Sénat sera à l’évidence momentanément portée à la magistrature suprême, après que le Premier Ministre Chef du gouvernement ait officiellement fait constater la vacance du pouvoir à la Cour Constitutionnelle.
En cette occurrence délicate de transition ou de présidence intérimaire, les cartes doivent être rebattues, en perspectives de l’élection présidentielle, visant à pourvoir l’Etat d’une nouvelle Première Institution.
Depuis 1968 le Haut-Ogooué est restée la province d’origine des présidents du Gabon. Cela ne constitue nullement un désavantage. Il serait donc politiquement maladroit de l’ostraciser. Le Haut-Ogooué pourrait continuer à jouer un rôle noble en cette période transitoire, au regard de ses nombreuses tentacules dans divers secteurs vitaux de la nation. A titre illustratif, on pourrait de ce fait citer certains tout en oubliant d’autres comme : les forces de défense et de sécurité, les services d’intelligence, les finances, sans omettre le poids économique de la province, où a lieu une intense activité minière relative à l’exploitation du manganèse.
La profonde aspiration du peuple gabonais qui par essence est très pacifique serait, que la transition se déroule comme par le passé dans la sérénité, et que la voix du Gabon continue de se faire entendre dans le concert des nations. Il existe en effet des ressortissants du Haut-Ogooué à même de contribuer à la réussite de celle-ci, allusion faite aux personnes dont la carrure, l’aura et la qualité de fédérateur à l’échelle provinciale semblent sans équivoque.
L’autre conséquence liée à l’invalidité qui frapperait Ali BONGO ONDIMBA est sa succession à la tête du Parti hérité de son prédécesseur de père, le PDG, Parti Démocratique Gabonais. Il ne serait point exclu que soit convoqué un congrès extraordinaire ou quelque chose qui s’y apparenterait pour statuer sur la question.
Il n’échappe par ailleurs à personne que le Haut-Ogooué a été jusque-là pour le système et le pouvoir en place, le plus grand pourvoyeur des députés à l’Assemblée Nationale et des élus locaux. Fort de cet état de fait, il serait juste et bon que la présidence du Parti Démocratique Gabonais revienne à un originaire du Haut-Ogooué. Il incombera manifestement à ce leader d’œuvrer sinon de peser de tout son poids, afin que la force et l’engagement politique de la deuxième province du Gabon ne fasse pas défaut, face à l’enjeu ultime qui est sans conteste la conservation du pouvoir.
Samuel Ndong D’OMOYE
Paru dans le Diasporas-News n°101 de Novembre 2018