L’Algérie accueillera tous ses ressortissants en situation irrégulière en Allemagne, quel que soit leur nombre, a assuré lundi le Premier ministre Ahmed Ouyahia, à l’occasion d’une visite officielle de la chancelière Angela Merkel.
« Je vous confirme que l’Algérie récupérera ses enfants, qu’il s’agisse de 3.000 ou de 5.000 » Algériens, a affirmé M. Ouyahia lors d’une conférence de presse conjointe à Alger avec Mme Merkel, sous réserve de pouvoir procéder à une « identification » de leur nationalité.
Alger tient « à évacuer le plus tôt possible ce dossier des relations » excellentes avec Berlin, a-t-il souligné.
Mme Merkel a rappelé la « volonté en Allemagne d’accueillir ceux qui ont de bonnes raisons de fuir leur pays », comme les Irakiens ou les Syriens, de leur fournir « un droit au séjour » et « la possibilité de travailler ».
D’un autre côté, a souligné la chancelière, pour les migrants qui ne sont pas éligibles à un titre de séjour, « on s’attend à ce que (…) l’Etat puisse agir ». « A cette fin, on a besoin de partenaires qui sont d’accord avec nous et l’Algérie en est un », s’est-elle félicitée.
D’après le Premier ministre algérien, son pays « mène lui-même une action contre les migrants illégaux (et) ne pouvait que s’entendre avec le gouvernement allemand sur ce sujet ».
Il a par ailleurs rappelé qu’Alger et Berlin sont liés par un accord de réadmission depuis 1997.
« L’Algérie livre bataille pour le reste de la communauté internationale » en empêchant « annuellement 20.000 à 30.000 personnes d’entrer illégalement en Algérie et souvent d’Algérie de continuer leur chemin » vers l’Europe, a affirmé M. Ouyahia.
Il a également fermement nié que l’Algérie abandonnait « des Africains dans le désert », comme l’en accusent certaines ONG.
L’Algérie ayant récemment été classé « pays sûr » dans un projet de loi initié par le gouvernement allemand, a par ailleurs demandé à Berlin de « mettre en oeuvre » les demandes d’extraditions présentées par la justice algérienne.
Interrogé sur les délais de retour en Algérie des Algériens séjournant illégalement en Allemagne, M. Ouyahia a rappelé que son pays s’opposait à l’utilisation de charters et appelé Berlin à convaincre la compagnie allemande Lufthansa de participer à leur rapatriement, jusqu’ici essentiellement assuré par Air Algérie pour « accélérer » le rythme des retours.
Parmi les sujets que Mme Merkel doit aborder avec les dirigeants algériens, dont le président Abdelaziz Bouteflika, figurent notamment les questions migratoires et de « terrorisme transfrontalier », les situations en Libye, au Mali et au Sahel.