Le chanteur marocain Saad Lamjarred a été mis en examen mardi pour « viol » par un juge d’instruction de Draguignan (Var) et placé sous contrôle judiciaire, a-t-on appris auprès du parquet de Draguignan.
Le juge des libertés et de la détention (JLD) a décidé mardi soir de placer la vedette sous contrôle judiciaire, alors que le parquet requérait le placement en détention provisoire du chanteur déjà mis en cause pour des viols dans le passé. Le parquet pourrait faire appel de cette décision.
Interpellé et placé en garde à vue dimanche pour des « faits caractérisés de viol », au cours de la nuit de samedi à dimanche, dans un établissement de nuit de Saint-Tropez, Saad Lamjarred avait ensuite été entendu, plus de trois heures durant, par un juge d’instruction mardi, a expliqué à l’AFP le procureur de la République par intérim de Draguignan.
Dans le cadre de son contrôle judiciaire, le chanteur a l’interdiction de quitter le territoire national et d’entrer en contact avec la victime et les témoins, a précisé le parquet. Il doit remettre son passeport aux autorités, et fournir une caution dont le montant n’a pas été communiqué, a-t-il ajouté.
Dans une autre affaire, le chanteur dont les clips ont été visionnés des millions de fois sur internet, a été mis en examen et écroué en octobre 2016 à Paris pour « viol aggravé » et « violences volontaires aggravées ». A la veille d’un concert qu’il devait donner, une jeune femme de 20 ans avait porté plainte contre lui, affirmant qu’il l’avait agressée dans une chambre d’hôtel.
Défendu par Maîtres Éric Dupond-Moretti et Jean-Marc Fedida, Saad Lamjarred avait été remis en liberté et placé sous bracelet électronique, à la suite d’une décision de la cour d’appel de Paris le 13 avril 2017. Le roi du Maroc Mohammed VI avait annoncé qu’il prenait en charge les frais d’avocats du chanteur.
Saad Lamjarred a également été mis en examen le 11 avril 2017 pour « viol » dans une enquête ouverte à Paris après la plainte d’une jeune Franco-Marocaine affirmant avoir été agressée et frappée par le chanteur, à Casablanca en 2015.
De source judiciaire, les deux enquêtes à Paris sont closes. Le parquet doit encore prendre ses réquisitions sur la tenue ou non d’un procès aux assises, avant la décision finale des juges d’instruction.
Depuis l’annonce de son interpellation, les médias marocains se passionnent pour l’affaire qu’ils suivent dans les moindres détails. Les nouvelles accusations de viol lancées contre le chanteur originaire de Rabat ont suscité des flots de réactions sur les réseaux sociaux: des commentaires indignés de sa possible récidive, mais aussi d’autres qui doutent de la culpabilité de la star, en défendant des thèses du complot ou en questionnant la responsabilité des victimes.
En mars dernier, autorisé par la justice française à voyager au Maroc, Saad Lamjarred, célèbre dans le monde arabe pour son titre « Enty » (91 millions de vues sur Youtube), avait lancé la promotion de son dernier single, « Ghazali ».
Le dernier tube de Saad Lamjarred, « Casablanca », a fait 53 millions de vues sur YouTube en trois semaines, et « Ghazali » 120 millions. Il a été invité à participer au clip « Happy birthday, Sidna » (sa majesté) produit par RedOne, un producteur marocain, avec une palette d’artistes locaux, et diffusé le 21 août pour l’anniversaire de Mohamed VI.