L’opposant congolais Jean-Pierre Bemba a annoncé jeudi à Kinshasa avoir fait acte de candidature à la présidentielle du 23 décembre, au lendemain de son retour en République démocratique du Congo, après dix ans passées dans les prisons de la CPI.
« Je viens vous confirmer que j’ai eu effectivement la carte d’électeur, et j’ai déposé tous les dossiers » de candidature à la présidentielle « au niveau de la commission électorale indépendante » (Céni), a déclaré M. Bemba à la sortie d’une longue audience au siège de cette institution.
« Maintenant il appartient à la Céni de traiter toutes les candidatures. A mon niveau, j’ai déposé tout le dossier, il est en règle », a-t-il affirmé.
Accompagné de son épouse et des cadres de son parti (Mouvement de libération du Congo, MLC), M. Bemba (55 ans) a été accueilli par le président de la Céni Corneille Nangaa avant de se soumettre à la procédure pendant plus de 4 heures.
Interrogé sur l’utilisation de la machine à voter (une sorte d’imprimante des bulletins dans les bureau de vote) dénoncée par l’opposition qui la qualifie de « machine à tricher », M. Bemba a dit : « Je ne vais pas jeter de l’huile sur le feu ».
Pour la présidentielle du 23 décembre censée organiser la succession du président Joseph Kabila, « l’objectif est d’obtenir des élections tant transparentes que crédibles », a encore dit M. Bemba.
M. Bemba vient de passer dix ans dans les prisons de la Cour pénale internationale (CPI). Condamné en juin 2016 à une peine de 18 ans pour des exactions de sa milice en Centrafrique en 2002-2003, il a été acquitté en juin dernier.
Le deuxième et dernier mandat de M. Kabila (47 ans) a expiré depuis le 20 décembre 2016. La constitution lui interdit de se représenter, mais le chef de l’État n’a pas encore désigné son dauphin. La date limite de dépôt des candidatures est le 8 août.