Les familles d’Antoine de Léocour et de Vincent Delory ont réclamé la « transparence » dimanche en commémorant avec émotion la mort il y a un an de ces jeunes enlevés au Niger, alors qu’un nouveau témoignage suscite des interrogations sur le rôle de l’armée française. Après une messe sobre, une stèle portant les deux visages des jeunes Nordistes a été dévoilée dans le cimetière de Linselles (Nord), où est enterré Antoine.
Ce jeune homme, qui allait se marier avec une Nigérienne, et son meilleur ami Vincent Delory, avaient été enlevés le 7 janvier 2011 à Niamey par des membres d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et tués lors d’un assaut donné le 8 janvier au Mali.
« C’est très difficile de commencer à faire son deuil (…) parce qu’on n’a pas les réponses à toutes nos questions », a confié la soeur d’Antoine, Catherine, après la cérémonie, demandant aux autorités – représentées par le préfet et une couronne déposée au nom du président de la République – « une transparence totale ».
La famille de ce jeune homme, qui aurait été tué par l’un de ses ravisseurs, selon un témoignage paru dans Libération vendredi, a dit sa « colère » et son « incompréhension » et assuré qu’elle continuerait son « combat pour la vérité », tandis que les proches de Vincent ont une nouvelle fois mis en cause les autorités.
L’avocat de la famille Delory, Me Frank Berton, soupçonne que les tirs de l’armée française aient mis le feu au 4×4 dans lequel était enfermé le jeune homme, provoquant sa mort, une version des faits confortée par le témoignage d’un membre d’Aqmi dans Libération.
« Le dénouement dramatique de ton enlèvement résulte d’une décision politique, d’une volonté de fermeté à l’égard du terrorisme qui ne t’a laissé aucune chance », a clamé sa soeur, Annabelle, des sanglots dans la voix, devant plus d’une centaine de proches et amis.
« Aujourd’hui, nous voudrions que l’on reconnaisse que tu as été sacrifié pour une raison d’Etat. Tu es mort par et pour la France et nous voudrions qu’on reconnaisse ton martyre », a-t-elle poursuivi. « Cela ne te ramènera pas parmi nous malheureusement, mais cela permettrait de donner un peu de sens à ta mort ».
« On se demande +pourquoi eux et pourquoi cette intervention, pourquoi à ce moment-là, qui a donné l’ordre d’intervenir, sur quels éléments on s’est basé pour intervenir ?+ », a pour sa part énuméré Catherine.
Les avocats des deux familles, Me Berton et Me Casubolo Ferro, demandent depuis plusieurs mois la levée du secret-défense sur la totalité de l’enregistrement vidéo de l’assaut.
Des images en survol prises par l’armée française lors de cet assaut ont été diffusées en septembre sur TF1. Elles montraient en particulier la destruction de deux véhicules transportant des ravisseurs et des gendarmes nigériens, également pris en otage.
En revanche, la vidéo de la destruction du troisième véhicule, un pick-up blanc avec à son bord les deux otages français, n’avait pas été diffusée car ce passage de l’assaut – d’environ une minute – ne figurait pas dans les images transmises par l’armée à la justice.
Par ailleurs, ils réclament que l’enquête soit élargie afin que le chef d’homicide involontaire y soit inclus, afin de pouvoir faire la lumière sur les tirs des militaires français et déterminer qui les a ordonnés.
Le PV d’audition publié par Libération est celui d’un membre d’Aqmi de 22 ans, à qui les ravisseurs auraient rapporté le déroulement de l’attaque quelques heures après. Il a été entendu à Nouakchott fin novembre 2011.
Ce jeune homme, qui allait se marier avec une Nigérienne, et son meilleur ami Vincent Delory, avaient été enlevés le 7 janvier 2011 à Niamey par des membres d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et tués lors d’un assaut donné le 8 janvier au Mali.
« C’est très difficile de commencer à faire son deuil (…) parce qu’on n’a pas les réponses à toutes nos questions », a confié la soeur d’Antoine, Catherine, après la cérémonie, demandant aux autorités – représentées par le préfet et une couronne déposée au nom du président de la République – « une transparence totale ».
La famille de ce jeune homme, qui aurait été tué par l’un de ses ravisseurs, selon un témoignage paru dans Libération vendredi, a dit sa « colère » et son « incompréhension » et assuré qu’elle continuerait son « combat pour la vérité », tandis que les proches de Vincent ont une nouvelle fois mis en cause les autorités.
L’avocat de la famille Delory, Me Frank Berton, soupçonne que les tirs de l’armée française aient mis le feu au 4×4 dans lequel était enfermé le jeune homme, provoquant sa mort, une version des faits confortée par le témoignage d’un membre d’Aqmi dans Libération.
« Le dénouement dramatique de ton enlèvement résulte d’une décision politique, d’une volonté de fermeté à l’égard du terrorisme qui ne t’a laissé aucune chance », a clamé sa soeur, Annabelle, des sanglots dans la voix, devant plus d’une centaine de proches et amis.
« Aujourd’hui, nous voudrions que l’on reconnaisse que tu as été sacrifié pour une raison d’Etat. Tu es mort par et pour la France et nous voudrions qu’on reconnaisse ton martyre », a-t-elle poursuivi. « Cela ne te ramènera pas parmi nous malheureusement, mais cela permettrait de donner un peu de sens à ta mort ».
« On se demande +pourquoi eux et pourquoi cette intervention, pourquoi à ce moment-là, qui a donné l’ordre d’intervenir, sur quels éléments on s’est basé pour intervenir ?+ », a pour sa part énuméré Catherine.
Les avocats des deux familles, Me Berton et Me Casubolo Ferro, demandent depuis plusieurs mois la levée du secret-défense sur la totalité de l’enregistrement vidéo de l’assaut.
Des images en survol prises par l’armée française lors de cet assaut ont été diffusées en septembre sur TF1. Elles montraient en particulier la destruction de deux véhicules transportant des ravisseurs et des gendarmes nigériens, également pris en otage.
En revanche, la vidéo de la destruction du troisième véhicule, un pick-up blanc avec à son bord les deux otages français, n’avait pas été diffusée car ce passage de l’assaut – d’environ une minute – ne figurait pas dans les images transmises par l’armée à la justice.
Par ailleurs, ils réclament que l’enquête soit élargie afin que le chef d’homicide involontaire y soit inclus, afin de pouvoir faire la lumière sur les tirs des militaires français et déterminer qui les a ordonnés.
Le PV d’audition publié par Libération est celui d’un membre d’Aqmi de 22 ans, à qui les ravisseurs auraient rapporté le déroulement de l’attaque quelques heures après. Il a été entendu à Nouakchott fin novembre 2011.
AFP