dimanche, décembre 22, 2024
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Kenya: retard et polémique font monter la tension 48 heures après l'élection

Kenya: retard et polémique font monter la tension 48 heures après l'élection
La lenteur de l’annonce des résultats de l’élection présidentielle suscitait l’impatience mercredi au Kenya, 48 heures après le vote, tandis que Uhuru Kenyatta contestait un mode de calcul électoral « suspect » qui pourrait le priver d’une éventuelle victoire au premier tour. 
M. Kenyatta, fils du premier président du pays, est nettement en tête des résultats partiels à mi-course, face au Premier ministre Raila Odinga, à l’issue d’un scrutin censé tourné la page de la précédente élection présidentielle de 2007 qui avait tourné au bain de sang.
La Commission électorale (IEBC) a enfin commencé mercredi à annoncer les résultats officiels, à mesure de l’arrivée à son Centre national de collecte de la capitale kényane, des directeurs de scrutin de chacune des 290 circonscriptions, convoqués pour y déposer leurs procès-verbaux.
Mais seulement les chiffres de deux circonscriptions ont pour l’heure été publiés. L’IEBC a annoncé que les procès-verbaux de 53 circonscriptions au total étaient déjà parvenus à Nairobi et étaient en train d’être vérifiés.
La commission électorale a cessé d’actualiser les résultats provisoires transmis jusqu’ici au compte-gouttes par les présidents de bureaux et relayés en direct par les télévisions du pays.
L’extrême lenteur de ce processus, censé prévenir toute accusation de manipulation des chiffres, avait suscité impatience et inquiétude des électeurs et des formations politiques kényans.
 

Kenya: retard et polémique font monter la tension 48 heures après l'élection
Les chiffres jusqu’ici publiés, portant sur moins de 44% des bureaux et de 40% des 14,3 millions d’inscrits, donnent une avance de dix points au vice-Premier ministre Uhuru Kenyatta sur son principal adversaire Raila Odinga.
A 68 ans, M. Odinga tente sa chance pour la troisième et sans doute dernière fois. L’annonce de sa défaite fin 2007 face au président sortant Mwai Kibaki — qui ne se représente pas cette année — avait débouché sur les pires violences depuis l’indépendance du pays (plus de 1.000 morts et 600.000 déplacés).
Face à lui, Uhuru Kenyatta, 51 ans, doit être jugé en avril pour crimes contre l’humanité, liés à son implication présumée dans l’organisation de ces violences, par la Cour pénale internationale.
Polémique sur les bulletins annulés
Le président de l’IEBC, Ahmed Issack Hassan, a reconnu des « retards dans la transmission des résultats » qu’il a attribués à des « problèmes techniques ».
A Kisumu, troisième ville du pays, le responsable informatique de la commission électorale régionale, Willis Ouko, remballait mercredi matin ses équipements informatiques. « Les serveurs (informatiques) se sont plantés et nous avons été incapables de transmettre », a-t-il expliqué à l’AFP.
A ces retards s’ajoute désormais une polémique sur les quelque 340.000 bulletins de vote d’ores et déjà déclarés nuls, soit près de 6% des suffrages jusqu’ici comptabilisés.
Un chiffre considérable attribué en partie à la complexité inédite du scrutin, au cours duquel les électeurs devaient déposer six bulletins dans six urnes pour élire président, député, sénateur et élus locaux.
L’IEBC a annoncé que ces bulletins nuls seraient intégrés dans la base de calcul de la majorité absolue requise pour une victoire au premier tour, rendant considérablement plus difficile un tel scénario.
Une porte-parole de M. Kenyatta, qui, largement en tête, est le plus handicapé par cette annonce, a aussitôt dénoncé une décision « sinistre et suspecte ».
« Des bulletins annulés sont exactement cela: des bulletins annulés, et ils ne peuvent compter », a ajouté un autre porte-parole de M. Kenyatta dans un SMS à la presse.
L’IEBC se base sur les dispositions constitutionnelles mais a entretenu la confusion depuis lundi soir en affichant sur ses écrans des pourcentages provisoires basés sur les seuls suffrages exprimés.
Les internautes se régalaient de leur côté d’irrégularités constatées ici ou là, comme ce procès-verbal d’un bureau de vote de Nyali, sur la côte, très largement acquis à M. Odinga, faisant état de plus de votants (769) que d’inscrits (726). 

AFP 

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