La justice sud-africaine a ordonné lundi un supplément d’enquête et reporté à vendredi la première comparution des huit policiers accusés du meurtre d’un Mozambicain qu’ils ont traîné menotté à leur véhicule la semaine dernière, après un banal contrôle pour un minibus taxi mal garé.
« L’affaire est reportée au 8 mars pour l’audience de remise en liberté sous caution », a déclaré le juge Samuel Makamu.
Mido Macia, 27 ans, installé en Afrique du Sud depuis l’âge de 10 ans, est décédé mardi dernier au commissariat de Daveyton, dans la banlieue est de Johannesburg, après une interpellation mouvementée dont les images ont scandalisé le monde entier: on y voit le jeune homme, encerclé par les agents puis menotté et traîné au sol attaché à un camion de police sous les yeux des passants ahuris.
L’autopsie a montré que la victime est morte moins de deux heures et demie plus tard des suites de blessures à la tête et d’une hémorragie interne.
La justice veut maintenant vérifier que les huit policiers incriminés, actuellement mis à pied et incarcérés, sont bien les auteurs, et les faire identifier par des témoins.
Elle veut aussi -selon la chaîne d’information eNCA- vérifier si le jeune homme a été tabassé par les policiers dans sa cellule du commissariat, ce qui les rendrait coupables de meurtre avec préméditation, passible d’une peine pouvant aller jusqu’à la perpétuité.
L’affaire, condamnée en haut lieu par le président Jacob Zuma et la patronne de la police sud-africaine Riah Phyiega a suscité la réprobation internationale, quelques mois seulement après la tragédie de la mine de Marikana, théâtre de la pire fusillade policière depuis l’apartheid. 34 mineurs avaient été abattus par des policiers, qui avaient tiré dans le tas et ensuite achevé certains grévistes.
AFP