dimanche, décembre 22, 2024
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Kenya: les électeurs afffluent après une nuit marquée par la mort de policiers

Kenya: les électeurs afffluent après une nuit marquée par la mort de policiers
Les électeurs affluaient en grand nombre lundi au Kenya, où six policiers ont été tués dans la nuit dans la ville portuaire de Mombasa, quelques heures avant des élections générales sur lesquelles plane l’ombre des terribles violences ayant marqué le précédent scrutin.
A travers l’ensemble du pays, d’impressionnantes files d’électeurs, formées souvent dès avant l’aube, s’étiraient devant les bureaux de vote, qui ont pour la plupart ouvert à 06H00 (03H00 GMT), malgré quelques retards ça et là.
« Je voulais être le premier, mais la file n’avance pas », se plaignait dans la matinée à Mombasa Daniel Mbugua, arrivé dès 03H00 mais contraint d’attendre au milieu d’une centaine d’autres.
La présidentielle s’annonce extrêmement serrée, les deux favoris, Raila Odinga et Uhuru  Kenyatta, étant au coude à coude dans les sondages.  La clôture du scrutin est prévue à 17H00 mais tous les retards seront compensés, a assuré le président de la Commission électorale, Isaack Hassan.
 

Kenya: les électeurs afffluent après une nuit marquée par la mort de policiers
Des dysfonctionnements de kits biométriques, permettant de vérifier l’identité des électeurs et censés empêcher toute fraude, ont été signalés dans certains bureaux et les scrutateurs ont dû enregistrer les votants manuellement sur les listes papier, a-t-il également indiqué.
Le chef de la police kényane, David Kimaiyo, a de son côté annoncé l’envoi de 400 policiers en renfort à Mombasa, deuxième ville du pays, où « six policiers et six assaillants ont été tués », lors de deux affrontements armés dans la nuit, l’un dans le quartier de Changamwe, l’autre à Kilifi, localité côtière située à une cinquantaine de kilomètres plus au nord.
« Les policiers sont tombés dans une embuscade » tendue par un groupe d’environ 200 assaillants « armés de fusils, d’arcs et de flèches », a-t-il expliqué, attribuant implicitement les attaques au Conseil républicain de Mombasa (MRC), groupe séparatiste local qui a appelé au boycott du scrutin.
La justice a annulé l’an dernier l’interdiction du MRC prononcée en 2010, mais les autorités le considèrent toujours comme un groupe criminel et ont arrêté la plupart de ses responsables en octobre. 

Kenya: les électeurs afffluent après une nuit marquée par la mort de policiers
Par ailleurs, un bureau de vote de Mandera, localité frontalière de la Somalie, été visé par une bombe artisanale qui n’a pas fait de victime et n’a que temporairement interrompu le vote, a poursuivi M. Kimaiyo.
 Dans plusieurs circonscriptions de la région du Delta de la rivière Tana, théâtre en 2012 d’affrontements ethniques présumés instrumentalisés en vue des élections locales et qui ont fait une centaine de morts, plusieurs électeurs n’ont pu voter faute de trouver leur nom sur les listes.
La police a affirmé avoir déployé 99.000 policiers sur l’ensemble du territoire pour assurer la sécurité du scrutin.
 Environ 14,3 millions de Kényans doivent élire leur président, députés, sénateurs, gouverneurs (exécutif départemental), membres de l’Assemblée départementale et un quota de femmes à l’Assemblée nationale. Au total ils doivent déposer six bulletins dans six urnes.
M. Odinga a voté dans la matinée dans sa circonscription de Kibera, tentaculaire bidonville de Nairobi qui fut l’un des principaux foyers des violences ayant éclaté après la précédente présidentielle, fin 2007.
M. Kenyatta, fils du premier président du pays, a lui voté peu avant la mi-journée dans sa circonscription de Gatundu-sud, à une cinquantaine de km au nord de la capitale.
 Les deux candidats se sont dits confiants de l’emporter au premier tour et ont assuré qu’ils accepteraient leur éventuelle défaite.
En décembre 2007, l’annonce de la défaite de M. Odinga face au président sortant Mwai Kibaki – qui à 81 ans, ne se représente pas cette année -, avait déclenché une violente contestation qui s’était muée en affrontements politico-ethniques sans précédent. Plus d’un millier de personnes avaient été tuées et plus de 600.000 déplacées.
M. Kenyatta, qui soutenait à l’époque M. Kibaki, est inculpé par la justice internationale pour son rôle présumé dans l’organisation de ces violences. 

afp 

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