dimanche, décembre 22, 2024
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Bénin: un homme d'affaires accusé d'avoir voulu renversé le président Boni Yayi

Bénin: un homme d'affaires accusé d'avoir voulu renversé le président Boni Yayi
Au lendemain de l’annonce par les autorités d’un coup d’Etat manqué au Bénin, l’homme d’affaires Patrice Talon, déjà poursuivi pour avoir tenté d’empoisonner le président Boni Yayi il y a quelques mois, est à nouveau cité comme un des instigateurs du complot.
« Un nouveau mandat d’arrêt international est en cours contre Patrice Talon mais il n’est pas encore officiellement délivré, nous y travaillons », a déclaré lundi à l’AFP le procureur de la République Justin Gbenameto.
Le procureur avait annoncé dimanche dans un communiqué l’interpellation de deux personnes à Cotonou pour « tentative d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat » béninois.
Selon lui, le coup a été monté par un colonel, Pamphile Zomahoun, et un homme d’affaires, Johannes Dagnon, tous deux actuellement détenus. Ceux-ci comptaient empêcher le chef de l’Etat de rejoindre Cotonou après un voyage en Guinée Equatoriale en février et instituer un régime militaire qui contraindrait le président Thomas Boni Yayi à l’exil, d’après le procureur.
M. Dagnon, directeur de la Fiduciaire d’Afrique, un important cabinet d’audit de Cotonou, est un cousin de Patrice Talon, auquel il est aussi lié dans les affaires. M. Zomahoun a également collaboré avec M. Talon en 2011 et 2012 dans le cadre du programme de vérification des importations, géré à l’époque par celui-ci.
Ancien allié du président Boni Yayi, Patrice Talon, magnat du coton, dont on dit qu’il a financé les deux dernières campagnes présidentielles, est en bisbille avec le régime depuis plusieurs mois, ayant dû renoncer à un gros contrat dans le port de Cotonou ainsi qu’au monopole des intrants coton, selon des observateurs.
Il été désigné fin octobre par les autorités judiciaires béninoises comme le cerveau d’un complot présumé incluant trois proches du président béninois et visant à l’éliminer à l’aide de médicaments empoisonnés.
Déjà sous le coup d’un mandat d’arrêt international pour cette affaire, M. Talon avait été arrêté à son domicile parisien début décembre avant d’être remis en liberté moins de 24 heures plus tard. Placé sous contrôle judiciaire, il avait remis son passeport aux autorités françaises.
L’avocat français de M. Talon, Me William Bourdon, qui avait qualifié cette affaire de « persécution » et de « manipulation politique » à l’encontre de son client, avait estimé qu’il était « non extradable vers le Bénin où les risques pour son intégrité physique sont évidents ».
« Au lieu de penser aux problèmes de délestage, de crise économique et autres, nous voici encore en présence d’un autre dossier », s’est indigné l’avocat béninois de MM. Talon et Dagnon, Me Joseph Djogbenou, s’adressant lundi à la presse devant la cour de Cotonou, avant d’inviter les juges à « joue(r) leur rôle pour que la vérité triomphe ».
Un député de l’Union fait la Nation (UFN, opposition), Antoine Idji Kolawolé, joint par l’AFP, s’est dit lundi « étonné » qu’il y ait encore aujourd’hui au Bénin « une place pour les coups d’Etat ».
« Heureusement qu’ils n’ont pas parlé de l’opposition. Mais si les propres amis de (Boni) Yayi sont fatigués de lui, nous leur demandons (…)de prendre leur mal en patience et d’attendre un régime normal, nous sommes en démocratie », a-t-il ajouté.
Thomas Boni Yayi, 60 ans, ancien économiste, a été élu en 2006 à la présidence et réélu en 2011. 

AFP 

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