dimanche, décembre 22, 2024
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Guinée: 3 morts, plus de 200 blessés en quatre jours de violences à Conakry

Guinée: 3 morts, plus de 200 blessés en quatre jours de violences à Conakry
Trois personnes ont été tuées depuis mercredi à Conakry dans des heurts entre civils et forces de l’ordre, des biens détruits, a annoncé samedi le gouvernement guinéen qui entend « faire la lumière » sur ces incidents à quelque deux mois des législatives.
« Ces violences ont non seulement occasionné des destructions de biens publics et privés mais ont également coûté la vie à trois de nos concitoyens: deux civils et un policier », a affirmé samedi le gouvernement dans un communiqué.
La troisième victime de ces violences, qui ont éclaté mercredi à Conakry, est un jeune de 15 ans, parti chercher du pain vendredi soir quand des militaires « lui ont tiré dessus à bout portant », a indiqué à l’AFP un membre de sa famille, ajoutant qu’il était décédé samedi matin.
Un lycéen et un policier, blessés mercredi lors d’une manifestation de l’opposition réprimée par les forces de l’ordre, avaient succombé respectivement le même jour et vendredi.
Plus de 200 personnes ont été blessées dans ces violences, selon un décompte fait par l’AFP.
Le gouvernement a affirmé samedi dans un communiqué qu’il entendait « faire toute la lumière sur les circonstances de la mort de ces concitoyens » à la suite de la manifestation mercredi de l’opposition réclamant une transparence aux élections législatives prévues le 12 mai.
Cette manifestation avait été suivie le lendemain jeudi d’une journée « ville morte », marquée par des heurts entre des jeunes et des forces de l’ordre avant que des échauffourées, vendredi, ne mettent aux prises des commerçants notamment.
« Des loubards ont profité de cette tension politique consécutive à la marche de mercredi pour faire des pillages », a affirmé à l’AFP le ministre porte-parole du gouvernement, Damantang Albert Camara. « Aucun militaire n’est dans les rues » pour le service d’ordre « assuré par les seuls policiers et gendarmes », a-t-il assuré.
Des militaires guinéens se sont attaqués à des civils dans la banlieue de Conakry, avaient indiqué à l’AFP plusieurs témoins qui ont également mis en cause ces militaires dans la mort d’un jeune samedi matin.
Le ministre Camara a également estimé que « rien » ne permettait de dire qu’il s’agissait d' »affrontements inter-communautaires » en référence à des heurts entre Malinké et Peul vendredi dans la banlieue de la capitale.
Les clivages politiques recoupent le plus souvent les clivages ethniques en Guinée: une majorité de Malinké sont acquis au président Condé – lui-même Malinké – tandis que la plupart des Peul soutiennent Cellou Dalein Diallo – Peul – principal opposant et candidat malheureux à l’élection présidentielle de novembre 2010.
Trois coalitions de partis d’opposition guinéens ont dénoncé samedi dans un communiqué les « expéditions punitives organisées depuis le (mercredi) 27 février » par les forces de l’ordre, qui « mettent en péril la vie et les biens de nombreux citoyens dont le seul crime est d’avoir répondu favorablement aux mots d’ordre de manifestation de l’opposition ».
La Ligue guinéenne des droits de l’homme a appelé le gouvernement à « faire toute la lumière sur les atteintes graves aux droits humains commises cette semaine et (à) traduire les auteurs présumés en justice ».
Face à cette situation, le président guinéen, Alpha Condé et le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon avaient lancé vendredi soir des appels au calme.
Le président Condé doit recevoir lundi les acteurs politiques pour discuter des élections législatives, un scrutin repoussé depuis 2011. 

AFP 

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