Le président américain Barack Obama a averti que les coupes budgétaires « stupides » qui vont entrer en vigueur vendredi allaient coûter des emplois aux Etats-Unis et avoir un impact sur l’économie, accusant ses adversaires républicains d’être responsables de cette situation.
« Je ne suis pas un dictateur. Je suis un président », a lancé M. Obama dans la salle de presse de la Maison Blanche, quelques minutes après avoir rencontré les chefs de file du Congrès pour leur première réunion depuis le début de cette énième crise politico-budgétaire.
« Ce que je ne peux pas faire, c’est forcer le Congrès à prendre les bonnes décisions », a-t-il martelé.
« En l’absence de décision de la part du président (républicain) de la Chambre des représentants John Boehner et des autres pour placer les intérêts des familles de la classe moyenne devant les impératifs politiques, ces coupes vont entrer en vigueur », a-t-il ajouté, accusant directement ses adversaires de la situation.
La présidence démocrate sonne l’alarme depuis des jours sur les conséquences concrètes d’une amputation automatique, à compter du 1er mars, de 85 milliards de dollars sur les sept derniers mois de l’année budgétaire, soit 8% pour la défense et 5% pour les autres postes, en parlant de mises au chômage partiel de fonctionnaires et de dérèglements des services publics.
M. Obama a estimé que ces coupes « superflues » allaient « affaiblir notre économie, coûter des emplois, et montrent clairement que les deux parties doivent être en mesure de trouver un compromis ».
« Ce ne sera pas l’apocalypse comme certains l’ont dit (…) mais cela aura un impact sur les gens », a-t-il rappelé.
De son côté, M. Boehner a persisté à opposer une fin de non-recevoir à la demande démocrate d’une hausse d’impôts sur les plus hauts revenus.
« La discussion sur les recettes, pour moi, est terminée », a-t-il dit à sa sortie de la Maison Blanche où il venait de rencontrer le président. « Nous devons nous concentrer sur le problème des dépenses ».
Il a confirmé que le groupe républicain déposerait la semaine prochaine un texte visant à financer l’Etat fédéral au-delà du 27 mars et jusqu’à la fin de l’exercice budgétaire 2013, le 30 septembre.
Sans le vote par le Congrès d’une résolution budgétaire courant mars, l’Etat pourrait être contraint de cesser ses opérations.
Depuis 2011, quand les conservateurs ont pris le contrôle d’une partie du pouvoir législatif, M. Obama et ses adversaires se sont affrontés sur la façon de rééquilibrer les comptes publics sur fond d’une hausse vertigineuse de l’endettement de la première économie mondiale, actuellement à plus de 16.000 milliards de dollars.
Faute d’accord de fond, les deux parties ont trouvé des solutions temporaires, dont l’idée – apparemment trop optimiste – de mettre en place des coupes automatiques dans les dépenses censées être suffisamment douloureuses pour inciter à négocier une solution.
Le dispositif prévoyant cette austérité stipule que ce sera à M. Obama de la signifier formellement à son administration avant 23H59 vendredi soir (04H59 GMT samedi).
AFP