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23 pays ont appliqué la peine de mort en 2010, risques de "pas en arrière"

23 pays ont appliqué la peine de mort en 2010, risques de
 Seulement 23 pays ont procédé à des exécutions capitales en 2010, beaucoup n’appliquant plus la peine de mort sans l’avoir abolie mais des « pas en arrière » sont à craindre du fait de la crise économique mondiale, a averti mardi la communauté Sant’Egidio. Plus de vingt ministres, pour beaucoup venus d’Afrique noire, ont participé mardi à Rome à la journée internationale « Villes pour la vie, villes contre la peine de mort », organisée par cette communauté catholique proche du Vatican.
Quelque 1.400 villes de 87 pays ont accepté de s’impliquer dans cette campagne pour l’abolition totale de la peine capitale, selon Sant’Egidio.
En 2010, deux pays sont venus s’ajouter aux pays qui ne l’appliquent plus: le Gabon l’a abolie dans sa législation et la Mongolie s’est associée au moratoire proposé par l’ONU, a relevé Sant’Egidio.
Au total, 139 pays du monde ont supprimé la peine de mort de leur législation ou dans la pratique, tandis que 58 autres l’ont maintenue.
« Moins de la moitié des pays ayant conservé la peine capitale l’ont appliquée, et dans moins d’un tiers de ces pays, des condamnations à mort ont été exécutées ces quatre dernières années », a relevé Mario Marazziti, porte-parole de la communauté, se félicitant que la pression internationale reste forte pour convaincre ces Etats de renoncer à cet instrument.
Parmi les signes encourageants, Mario Marazziti a cité le Cambodge, le Rwanda et le Burundi, trois pays ayant véçu des génocides et massacres de masse, qui ont supprimé la peine de mort de leurs législations.
Il a relevé aussi que le pape Benoît XVI, dans son « exhortation apostolique » aux évêques africains, publiée en novembre, leur demandait de lutter pour l’abolition totale de la peine de mort.
Le président de Sant’Egidio, Marco Impagliazzo, s’est cependant inquiété qu’à la faveur de la crise économique, des « populismes superficiels » reprennent avec succès les discours anciens sur l’effet dissuasif de la peine de mort.
« Le printemps arabe ne doit pas devenir un automne arabe », a indiqué Mario Marazziti.
En ouverture de la conférence, la nouvelle ministre italienne de la Justice, Paola Severino, a assuré que « l’Italie continuera d’être en première ligne contre la peine de mort (…) dans toutes les instances compétentes ».
Le ministre de la Justice nigérien, Amadou Marou, chargé pendant la transition en 2010/11 de préparer une nouvelle Constitution pour le retour à la démocratie, a expliqué que son « combat » pour introduire l’abolition de la peine de mort « avait été sa seule défaite », la « seule fausse note » de ces mois de transition. « Parce que notre peuple n’était pas prêt et que les forces conservatrices n’en ont pas voulu », a-t-il expliqué.

AFP

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