« Ce soir on dormira à l’air libre », explique Guy Roger Mounguengui, 33 ans, au milieu des décombres de sa maison qui a fait les frais de l’opération « Libérez les trottoirs » visant à détruire toutes les constructions jugées « anarchiques » de Libreville. Comme Guy-Roger, des centaines de familles ou de commerçants ont vu leur habitations démolies au tractopelle par l’armée ces dernières semaines, donnant à la capitale gabonaise des allures de pays en guerre.
Le gouvernement, qui a annoncé la construction de milliers de logements sociaux dans les années à venir, espère pouvoir ainsi reconstruire la ville « proprement ».
L’opération « Libérez les trottoirs » s’inscrit dans un ensemble plus vaste de « grands chantiers » voulus par le président Ali Bongo, au pouvoir depuis 2009 à la suite de son père Omar Bongo, qui comprend ceux relatifs à l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations qui se déroulera au Gabon en janvier 2012, mais aussi de nombreux autres projets liés aux infrastructures dans le pays.
Le Gabon compte environ un million d’habitants, dont la moitié est concentrée à Libreville. Selon une étude du Programme de Nations unies pour le développement (PNUD) en 2008, 60 % d’entre elle vit avec moins de 2 dollars par jour.
Le gouvernement, qui a annoncé la construction de milliers de logements sociaux dans les années à venir, espère pouvoir ainsi reconstruire la ville « proprement ».
L’opération « Libérez les trottoirs » s’inscrit dans un ensemble plus vaste de « grands chantiers » voulus par le président Ali Bongo, au pouvoir depuis 2009 à la suite de son père Omar Bongo, qui comprend ceux relatifs à l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations qui se déroulera au Gabon en janvier 2012, mais aussi de nombreux autres projets liés aux infrastructures dans le pays.
Le Gabon compte environ un million d’habitants, dont la moitié est concentrée à Libreville. Selon une étude du Programme de Nations unies pour le développement (PNUD) en 2008, 60 % d’entre elle vit avec moins de 2 dollars par jour.
Fin septembre, le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme Blaise Louembé avait déclaré à la presse nationale lors du lancement de l’opération « Libérez les trottoirs » que celle-ci visait à « détruire les constructions illicites non habitées et donner un préavis aux maisons déjà habitées », qualifiées d' »occupations anarchiques ».
« Tous ceux qui y érigent leurs logements (sur le domaine public et les terrains viabilisés par l’état) en toute illégalité vont être purement et simplement déguerpis (…) sans dédommagement », avait annoncé le ministre.
Selon lui, ces mesures devaient permettre de « commencer véritablement le programme de construction » des logements sociaux promis par l’Etat.
C’est particulièrement dans les banlieues de Libreville que ceux qui avaient construits leurs logements et commerces, parfois avant que la ville ne s’étende jusqu’à eux, se sont retrouvés « hors la loi » du jour au lendemain.
« Ce ne sont pas des terrains qu’on a trouvés viabilisés », explique Guy Roger Mounguengui, au milieu de restes de sa maison et dans le bruit assourdissant des engins, précisant qu’à l’époque de son père, où il a construit sa maison, « c’était des forêts, des terrains où l’on plantait ».
Paradoxalement, l’opération semble se dérouler dans une relative indifférence des populations.
Seules quelques femmes du quartier de Glass au centre ville manifestent jour et nuit depuis deux semaines, assises en rond autour d’un feu en chantant des chansons traditionnelles. Ils s’agit de femmes de la communauté Mpongwé, la population historique de Libreville.
« Ici c’est notre village! (…) qu’ils nous laissent dans notre village! » répète Bernadette Oranga, une femme Mpongwé d’âge mûr qui ne décolère pas et affirme se sentir dépossédée de ses terres ancestrales.
« Nous avons des titres fonciers en bonne et due forme signés par eux même (les autorités). Ils ne veulent pas nous donner raison », affirme Bernadette qui se définit avant tout comme une « autochtone de Libreville ».
Qu’il s’agisse de Bernadette, Guy-Roger ou d’Amadou Matala, un boulanger de la périphérie, tous affirment avoir été surpris par l’opération.
« Ils sont venus la première fois pour me dire +tu as deux heures de temps+ je leur ai dit +attention moi j’ai une boulangerie où il y a beaucoup de matériel, je peux pas déplacer tout en deux heures de temps+. J’ai déplacé ce que j’ai pu » explique ainsi Amadou.
Bernadette renchérit: « Ils nous ont surpris ils ont même cassé des maisons ou les gens dormaient. Nous n’étions pas informés nous n’avons pas eu de préavis, nous n’avons pas eu de sommation, on a rien eu ».
« Tous ceux qui y érigent leurs logements (sur le domaine public et les terrains viabilisés par l’état) en toute illégalité vont être purement et simplement déguerpis (…) sans dédommagement », avait annoncé le ministre.
Selon lui, ces mesures devaient permettre de « commencer véritablement le programme de construction » des logements sociaux promis par l’Etat.
C’est particulièrement dans les banlieues de Libreville que ceux qui avaient construits leurs logements et commerces, parfois avant que la ville ne s’étende jusqu’à eux, se sont retrouvés « hors la loi » du jour au lendemain.
« Ce ne sont pas des terrains qu’on a trouvés viabilisés », explique Guy Roger Mounguengui, au milieu de restes de sa maison et dans le bruit assourdissant des engins, précisant qu’à l’époque de son père, où il a construit sa maison, « c’était des forêts, des terrains où l’on plantait ».
Paradoxalement, l’opération semble se dérouler dans une relative indifférence des populations.
Seules quelques femmes du quartier de Glass au centre ville manifestent jour et nuit depuis deux semaines, assises en rond autour d’un feu en chantant des chansons traditionnelles. Ils s’agit de femmes de la communauté Mpongwé, la population historique de Libreville.
« Ici c’est notre village! (…) qu’ils nous laissent dans notre village! » répète Bernadette Oranga, une femme Mpongwé d’âge mûr qui ne décolère pas et affirme se sentir dépossédée de ses terres ancestrales.
« Nous avons des titres fonciers en bonne et due forme signés par eux même (les autorités). Ils ne veulent pas nous donner raison », affirme Bernadette qui se définit avant tout comme une « autochtone de Libreville ».
Qu’il s’agisse de Bernadette, Guy-Roger ou d’Amadou Matala, un boulanger de la périphérie, tous affirment avoir été surpris par l’opération.
« Ils sont venus la première fois pour me dire +tu as deux heures de temps+ je leur ai dit +attention moi j’ai une boulangerie où il y a beaucoup de matériel, je peux pas déplacer tout en deux heures de temps+. J’ai déplacé ce que j’ai pu » explique ainsi Amadou.
Bernadette renchérit: « Ils nous ont surpris ils ont même cassé des maisons ou les gens dormaient. Nous n’étions pas informés nous n’avons pas eu de préavis, nous n’avons pas eu de sommation, on a rien eu ».
AFP