vendredi, décembre 27, 2024
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Somalie: des familles fuient Mogadiscio à la faveur d’une accalmie

Somalie: des familles fuient Mogadiscio à la faveur d'une accalmie
Des habitants de la périphérie de Mogadiscio ont profité samedi d’une accalmie pour se mettre à l’abri, alors que les troupes kenyanes poursuivaient leur lente progression quelques centaines de kilomètres au sud et que les shebab continuaient de proférer des menaces de représailles. Après les violents affrontements des deux derniers jours, le quartier de Deynile est désormais vide.
« Il n’y a pas de combats (aujourd’hui) mais vous pouvez encore entendre de temps en temps le tir des mitrailleuses, (…). Des centaines de personnes quittent précipitamment la ville avec leurs enfants sur leur dos », a raconté à l’AFP Ibrahim Deynile, un témoin joint par téléphone.
« J’ai marché pendant des heures avec ma femme et mes trois enfants la nuit dernière. Je suis maintenant à Seypiano », témoigne de son côté Adan Mohamed en faisant référence à un immeuble d’un autre quartier de la capitale.
Mais un officier burundais de l’Amisom a indiqué samedi soir sous couvert d’anonymat que « toute la journée a été émaillée de combats sporadiques autour d’un marché et d’une ancienne fabrique de cigarettes ».
« Les shebab voulaient reprendre leurs anciennes positions », a-t-il ajouté.
Des sources militaires de la Force de l’Union africaine en Somalie (Amisom) ont confirmé des combats dans la nuit de vendredi à samedi à Deynile, où s’est repliée une partie des insurgés islamistes après leur retrait surprise de Mogadiscio.
Jeudi, les shebab ont exhibé « plus de 70 corps » présentés comme des soldats burundais tués dans Deynile. L’armée burundaise n’a reconnu jusqu’ici que six morts, mais samedi un officier burundais de l’Amisom a assuré que la vérité se trouvait entre les deux bilans, parlant de « quelque 30 hommes » tués.
« Nos soldats ont voulu occuper une zone que les shebab venaient de quitter, ils se sont avancés à découvert et sont tombés dans un piège », a-t-il raconté sous couvert d’anonymat.
Sur le deuxième front dans le sud du pays, les troupes kenyanes ont continué d’avancer sur trois axes vers la ville portuaire de Kismayo, à quelque 250 km de la frontière kenyane, a annoncé à l’AFP le major Emmanuel Chirchir, porte-parole de l’armée kenyane.
« Vers le sud, nous avons occupé Ras Kamboni (tout près de la frontière kenyane) et certains de nos éléments sont allés au-delà d’Oddo », un village à 25 km au nord de Ras Kamboni, a-t-il poursuivi, assurant qu’ils planifiaient « de marcher sur Kismayo ».
Une autre partie du contingent kenyan est toujours à Qoqani, une centaine de km à l’intérieur du pays, avec l’intention d’avancer sur Afmadow, plus à l’est. D’autres troupes kenyanes sont toujours bloquées par de fortes pluies à 35 kilomètres de la frontière entre les deux pays.
« Toutes les régions islamiques de Somalie (..) se préparent à une guerre totale. Ca sera notre réponse aux incursions de certains pays voisins qui participent à l’invasion chrétienne de la Somalie », a menacé samedi Mohamed Abdi Godane, le principal leader des shebab dans un message enregistré.
Jusqu’ici, les troupes kenyanes n’ont pas rencontré « une forte résistance » des shebab, a cependant assuré le porte-parole de l’armée kenyane, expliquant que les schebab refusaient tout affrontement « de face ».
« Quand vous voulez les atteindre, ils reculent (…) et quand ils savent que vous etes coupé de votre base, ils vous frappent », a-t-il dit.
Suite à des menaces réitérées ces derniers jours par les shebab, les autorités kényanes ont renforcé les mesures de sécurité dans la capitale Nairobi, visibles samedi pour la première fois dans le quartier central des affaires.
Une patrouille militaire interdisait les attroupements devant l’hôtel Hilton et a contrôlé plusieurs personnes de type somalien, a constaté un journaliste de l’AFP.

Diasporas-News — AFP

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