Le président ivoirien Alassane Ouattara avait dans une lettre datée du 3 mai demandé à Luis Moreno-Ocampo d`enquêter sur les "crimes les plus graves" commis lors des violences qui avaient suivi le second tour de l`élection présidentielle du 28 novembre 2010 et fait près de 3.000 morts.
En vertu du principe de complémentarité, la CPI ne juge des crimes de guerre et des crimes contre l`humanité que lorsque la justice d`un pays ne peut ou ne veut pas le faire elle-même.
M. Ouattara avait accepté et confirmé en décembre 2010 la compétence de la Cour en Côte d`Ivoire, pays qui n`a pas ratifié le Statut de Rome, le traité fondateur de la CPI.
"Si les juges accordent au procureur l`autorisation d`enquêter, une enquête indépendante et impartiale sera menée sur des crimes présumés commis en Côte d`Ivoire", souligne le communiqué du bureau du procureur de la CPI.
"En se basant sur les preuves collectées au cours de l`enquête, le procureur demandera aux juges des citations à comparaître ou des mandats d`arrêt contre ceux qui sont considérés comme étant les plus responsables des crimes présumés commis en Côte d`Ivoire", poursuit le communiqué.
Début avril, M. Moreno-Ocampo avait annoncé son intention de demander aux juges de l`autoriser à ouvrir une enquête sur des "massacres commis de façon systématique ou généralisée" en Côte d`Ivoire.
Au moins un millier de personnes, selon l`Onuci, avaient été tuées dans l`ouest du pays, où les Forces républicaines (FRCI) d`Alassane Ouattara avaient pris Duékoué le 29 mars au lendemain d`une offensive qui avait conduit à la chute de Laurent Gbagbo, qui refusait de céder le pouvoir après sa défaite électorale.
Une délégation du bureau du procureur de la CPI se rendra en Côte d`Ivoire du 27 juin au 4 juillet afin d`"évaluer la situation avant d`envoyer les enquêteurs officiels", avait annoncé mardi le gouvernement ivoirien.
La CPI, qui siège à La Haye, est le premier tribunal international permanent chargé de poursuivre les auteurs présumés de crimes de guerre, de crimes contre l`humanité et de génocide.
AFP