Le fils et ancien ministre de l’ex-président sénégalais Abdoulaye Wade, Karim, a quitté mardi la gendarmerie de Dakar où il était auditionné sur sa gestion passée dans le cadre d’audits lancés par le nouveau chef de l’Etat Macky Sall, a-t-on appris auprès de son entourage.
Karim Wade a quitté les locaux de la section Recherches de la gendarmerie de Colobane, un quartier populaire de Dakar, après plus de deux heures d’audition, a déclaré à l’AFP un membre de son entourage.
Il n’a fait aucune déclaration à sa sortie de la gendarmerie devant laquelle s’étaient rassemblés plusieurs de ses partisans, selon la même source.
Elle n’a pas précisé si des charges avaient été retenues contre M. Wade, ni s’il devrait répondre dans la semaine à une nouvelle convocation, comme l’ont affirmé des médias locaux.
L’ancien ministre Karim Wade est « effectivement convoqué aujourd’hui (mardi) » par la gendarmerie, avait indiqué une source proche de l’enquête, sans préciser l’objet de l’audition.
Karim Wade, qui avait été très critiqué pour sa « mauvaise gestion » des deniers publics, a été convoqué dans le cadre d’audits sur la gestion de ces mêmes deniers par l’ancien régime, lancés par le président Sall qui a battu en mars Abdoulaye Wade, au pouvoir depuis douze ans.
Le fils Wade avait été ministre de la Coopération internationale, des Transports aériens, des Infrastructures et de l’Energie, un département doté de gros budgets et aux multiples tentacules, ce qui lui avait valu d’être surnommé au Sénégal « super ministre » ou « ministre du ciel et de la terre ».
Ex-conseiller de son père, il a également occupé plusieurs fonctions dont celle de responsable de l’Agence nationale de l’Organisation de la conférence islamique (Anoci), chargée de grands travaux dont la construction d’hôtels, de routes et échangeurs, pour le sommet organisé de l’OCI en mars 2008 à Dakar.
Fin mai, l’ex-président sénégalais s’était dit prêt à des « audits » sur sa gestion et celle de sa famille.
Sa fille Syndiely, ex-conseillère à la présidence, s’est notamment occupé de l’organisation du coûteux troisième Festival mondial des arts nègres en 2010.
Plusieurs personnalités de l’ex-régime dont le président du Sénat, Pape Diop, et l’ancien ministre de l’Intérieur, Ousmane Ngom, ont été récemmment auditionnées par la gendarmerie ou la justice sur leur gestion passée et leur patrimoine.
M. Ngom avait été interpellé sans ménagement le 20 juin par les gendarmes pour avoir refusé de répondre de lui-même à une convocation.
Au moins trois anciens responsables de sociétés publiques sont actuellement détenus dans le cadre de ces enquêtes.
AFP
